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Leur société
Manœuvres politiciennes : par l’odeur alléchés
Pendant que pleuvent les mesures antiouvrières, pendant que les hauts fonctionnaires prennent au jour le jour les mesures propres à satisfaire les capitalistes, l’opération politique Macron se poursuit.
Fabriqué par la presse aux ordres des grands groupes capitalistes, élu et soutenu par eux, Macron désormais au pouvoir a besoin d’un appareil politique à son service. Il ne pourra en effet pas faire deux fois le coup de l’homme nouveau, ni faire à nouveau passer par surprise ou lassitude une majorité à l’Assemblée. Son parti, LREM, se structure donc à la dévotion du chef, encadré par ses fidèles, à l’image de n’importe quelle autre écurie présidentielle.
Macron a aussi besoin de désamorcer les éventuelles oppositions dans la classe politique. Président, il dispose pour cela d’une arme efficace : la distribution de soupe. Ainsi, dans le cadre d’un mini-remaniement ministériel, il a nommé secrétaire d’État un certain Olivier Dussopt, un député PS qui venait pourtant de voter contre le budget. Outre qu’il ridiculise un peu plus ce qui reste du PS, Macron achète à peu de frais le président de l’Association des petites villes de France. Au moment où l’État étrangle les collectivités locales, voilà quelqu’un qui saura graisser la corde.
Macron fait de plus appel à un haut cadre de Saint-Gobain, Delphine Gény-Stephann, qui sera en pays de connaissance avec les autres serviteurs dévoués du grand capital qui peuplent les ministères. Il a complété son remaniement en changeant de porte-parole. Castaner, nommé chef du parti du président, est remplacé par Grivaux, qui voulait être président du parti du chef.
Pendant que les quatre heureux sous-ministres recevaient leur ration, d’autres tentaient de se rappeler au bon souvenir du président. L’inévitable Valls, d’abord, a félicité Dussopt, faute d’avoir pu participer lui-même à la distribution. Puis, quelques députés venus de la droite, emmenés par Thierry Solère, ex-porte-parole de Fillon, rejoignaient le parti de Macron juste au moment des nominations. Ils ont évidemment assuré, la main sur le cœur, qu’ils ne se préoccupent que de servir la France. D’autres encore, venus aussi de la droite, constituent un nouveau parti ayant vocation à entrer dans la majorité présidentielle… en vue du prochain remaniement.
Tout cela pour quelle politique ? La même évidemment, en faveur des plus riches et aux dépens des travailleurs et des couches populaires.