Marchands de sommeil et insalubrité29/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2574.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marchands de sommeil et insalubrité

Le procès d’un marchand de sommeil s’est ouvert lundi 27 novembre devant la cour d’appel de Paris. Il louait des appartements dans quatre immeubles de la rue Marx-Dormoy dans le 18e arrondissement de Paris.

S’il touchait bien des loyers en cash, largement plus chers que les tarifs pratiqués dans cet arrondissement populaire, les appartements qu’il louait étaient de véritables taudis minuscules où s’entassaient des familles entières. De plus, il avait été condamné plusieurs fois pour ces immeubles insalubres, aux murs recouverts de moisissures, où les cafards étaient légion, sans parler des installations électriques défectueuses ou des tuyauteries laissées à l’abandon.

Une première plainte du Comité action logement et de la fondation Abbé-Pierre avait été déposée en 2012 et une peine d’un an de prison et une amende de 80 000 euros requises, mais le propriétaire avait été relaxé faute de preuves. Ensuite il avait même perçu des millions d’euros pour être exproprié, les immeubles ayant été détruits pour édifier des immeubles neufs.

Paris compte des centaines d’immeubles vétustes. Entre 2001 et 2016, la ville a géré la situation de 1 033 immeubles insalubres et relogé 4 800 familles. Et un récent reportage de l’émission Envoyé spécial du 23 novembre a dénoncé la situation des locataires obligés de se loger dans des appartements de moins de neuf mètres carrés que des propriétaires, en toute illégalité, proposent à la location, de plus à des prix prohibitifs.

Dans le même temps, dans le 18e arrondissement, des centaines de familles de migrants vivent dans des conditions dramatiques entre les portes de Clignancourt et de la Chapelle. La SNCF propriétaire du terrain a obtenu leur expulsion pour le 28 novembre, en plein hiver. Car la trêve hivernale, censée interdire les expulsions entre le 1er novembre et le 31 mars, présente trois exceptions, dont « la voie de fait », en l’occurrence l’installation sur les rails du chemin de fer, même s’il n’est plus en service.

Logements insalubres, camps de migrants, propriétaires marchands de sommeil, restent le lot quotidien.

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