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- Lutte ouvrière n°2582
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Ligne 12 : en grève pour la sécurité
Vendredi 19 janvier, les agents de la ligne 12, Aubervilliers-Mairie-d’Issy, étaient en grève. Ils réclament des moyens pour assurer la sécurité de tous dans le métro.
Avec l’augmentation de la misère, de plus en plus de SDF trouvent refuge dans le métro. La RATP a même inventé un terme spécial pour les désigner, les PSIE, pour « personne située indûment dans nos espaces ». Le métro abrite aussi des dealers, qui profitent de cette possibilité d’échapper à la police tout en restant accessibles à leurs clients. La ligne 12 en est ainsi venue à abriter, de manière permanente, plusieurs dizaines de consommateurs de crack.
De récents reportages ont montré la situation épouvantable de ces toxicomanes, coincés entre la misère et la drogue. Faute d’action suffisante des pouvoirs publics ou de la Régie, la situation n’a fait que se dégrader depuis des mois, jusqu’à constituer un véritable danger : pour les toxicomanes, dont le comportement sur les quais est particulièrement risqué, et qui descendent régulièrement sur les voies. Mais elle est aussi dangereuse pour les usagers et le personnel, avec la multiplication des insultes, des bagarres entre toxicomanes, etc. Sans compter le spectacle permanent de la consommation de crack ou de l’utilisation de seringues, au vu de tous.
Après des mois à avertir leur hiérarchie en vain, l’exaspération des agents de la ligne 12 a éclaté mi-décembre, après une bagarre qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques, à bord d’un train immobilisé dans le tunnel. Ce jour-là, plusieurs conducteurs avaient fait jouer leur droit de retrait. Depuis, la nécessité d’une grève était discutée largement.
Le 19 janvier, à l’occasion d’une table ronde organisée par la RATP avec la police, 40 à 50 % des conducteurs de la ligne étaient donc en grève. Une cinquantaine d’agents, de la conduite mais aussi de station ou de maintenance, se sont rassemblés au siège de la RATP pour réclamer que la sécurité de tous soit assurée. Des moyens de police supplémentaires ont été promis, et la perspective d’une salle de consommation de crack évoquée.
Au-delà des mesures annoncées, le fait de s’être mobilisé comptera. Il n’y a aucune raison que les agents de la ligne soient seuls à devoir gérer les conséquences d’un problème social qui les dépasse. Ils sont prêts, s’il le faut, à le faire savoir de nouveau.