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Leur société
Loi SRU adaptée : les pauvres restent à la porte
Le 8 février, à la fin de la conférence de consensus sur le logement réunissant deux cents parlementaires et professionnels, le ministre de la Cohésion des territoires a déclaré que la loi SRU, imposant un quota de HLM de 20 % ou 25 % aux communes, « pourrait être adaptée ».
Plusieurs intervenants, selon le rapport officiel, ont en effet appelé à « l’ajustement pragmatique de ces objectifs, au regard des contraintes rencontrées par certaines collectivités ». Traduit en clair : les communes les plus aisées vont pouvoir continuer à laisser les pauvres à la porte, et le ministre, qui parlait en novembre dernier d’augmenter les amendes pour les contrevenants, a baissé pavillon.
Cela n’a rien d’étonnant. Cela fait longtemps que la loi ne gêne pas ces communes qui se contentent d’un pourcentage très faible de logements sociaux, comme les 13 % de Nice ou les 6,5 % de Neuilly.
Ces communes contournent la difficulté en laissant construire beaucoup de logements privés, qui prennent toute la place disponible et même la place des logements sociaux démolis parce que vétustes. Elles construisent au mieux des logements intermédiaires, au loyer moins cher mais qui l’est trop pour des salaires très modestes. Certaines ont d’autres exigences. Le maire (Les Républicains) de Versailles, ville qui loge de nombreux militaires, voudrait que ces logements de fonction comptent comme logements sociaux.
Tout cela sera débattu à l’Assemblée, en respectant la loi SRU, affirme le ministre, qui ne veut en aucun cas « en réduire l’ambition » et à laquelle « le gouvernement est très attaché ». En toute hypocrisie.