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Leur société
Déficit public : qui doit payer ?
Le déficit public de la France est passé en 2017 sous la barre des 3 % du produit intérieur brut. Voilà de quoi se réjouissent gouvernement et opposition, économistes et journalistes bourgeois, toutes tendances confondues.
Mais comment ce déficit a-t-il reculé ? Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, en a donné lui-même l’explication. C’est le résultat de décisions « courageuses » prises par le gouvernement, comme la réduction des aides au logement, a-t-il dit. Ainsi, le gouvernement a réduit le déficit public en s’attaquant aux couches populaires : en baissant le montant des APL, en coupant dans les budgets des services publics comme la santé, l’éducation ou les transports, ou encore en gelant les salaires des fonctionnaires.
Le gouvernement a dû être d’autant plus hargneux dans ces attaques qu’à côté de cela il a augmenté les cadeaux faits aux plus riches, comme l’allègement de 3,5 milliards d’euros de l’impôt sur la fortune. Être « courageux », pour Le Maire et ses semblables, c’est s’en prendre aux plus pauvres et rogner sur les dépenses publiques utiles à toute la population, pour financer l’enrichissement des bourgeois.
Bien sûr, il serait de l’intérêt de toute la population que l’État soit bon marché. Mais, pour cela, il faudrait empêcher les capitalistes de piller les caisses publiques. La dette publique elle-même est devenue pour eux le moyen de s’accaparer, avec la complicité des tous les gouvernements, plus de 40 milliards d’euros par an, une part énorme du budget de l’État. Et si l’ensemble du monde bourgeois se réjouit de la baisse du déficit, c’est que cela donnera à l’État plus de marge de manœuvre pour financer les affaires de la bourgeoisie, sûrement pas pour les utiliser dans l’intérêt de la population.
Les travailleurs ne sont nullement responsables de la dette et du déficit de l’État qui n’ont été creusés que pour favoriser le profit capitaliste. Alors, il n’y a aucune raison que les travailleurs payent pour cette dette à travers la multiplication des mesures d’austérité, toutes aussi inacceptables l’une que l’autre. S’il faut contraindre quelqu’un à payer, c’est le grand patronat et la bourgeoisie en général, qui a tous les moyens de le faire, avec les milliards accumulés dans ses coffres.