- Accueil
- Lutte ouvrière n°2592
- Mireille Knoll : un meurtre odieux et ceux qui le récupèrent
Leur société
Mireille Knoll : un meurtre odieux et ceux qui le récupèrent
Mireille Knoll, une femme juive de 85 ans, rescapée dans sa jeunesse de la rafle du Vel-d’Hiv, a été tuée de onze coups de couteau par deux voyous.
Le fait à peine connu, le gouvernement a érigé ce meurtre en symbole de l’antisémitisme, faisant fi des réserves émises par sa famille et par un voisin, juif également, qui ont exprimé leurs doutes quant au mobile antisémite du meurtre. Le ministre de l’Intérieur Collomb a prétendu que le meurtrier présumé aurait dit à son complice : « C’est une Juive, elle doit avoir de l’argent », alors que cette phrase ne figure sur aucun PV d’audition.
Mercredi 28 mars, jour des obsèques de Mireille Knoll, les travaux de l’Assemblée ont été suspendus pour permettre à tous les députés de se rendre, aux côtés d’Édouard Philippe et de ses ministres, à la marche blanche organisée par le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), devenue marche contre l’antisémitisme. Quelques heures après l’hommage national au gendarme Beltrame, le gouvernement rééditait ainsi une nouvelle version de l’unité nationale derrière Macron, l’État et le gouvernement.
La droite sioniste, dont le Crif est la vitrine, a saisi l’occasion pour traiter d’antisémites ceux qui critiquent la politique du gouvernement israélien. Mélenchon et les députés France insoumise en ont fait les frais. Après que le Crif eut déclaré qu’ils n’étaient pas bienvenus à la marche, ils ont été violemment pris à partie, insultés et chassés par une quarantaine de nervis de la Ligue de défense juive, un groupe d’extrême droite sioniste. Ces derniers sont ensuite allés renforcer le service d’ordre du FN pour escorter Le Pen, elle aussi huée, mais par d’autres manifestants, choqués qu’une politicienne d’extrême droite ose participer à cette manifestation.
De Macron au Crif en passant par Le Pen, les politiciens sont prêts à tout utiliser, un meurtre sordide et révoltant et le souvenir du génocide, pour vendre leur sale petite camelote.