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- Lutte ouvrière n°2595
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Capso – Saint-Omer : nouvelle grève des éboueurs
Après la première journée de grève du 22 mars, les éboueurs de la communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer (Capso) ont décidé à nouveau de se mobiliser. Ils se sont retrouvés le lundi 16 avril au soir pour préparer un nouveau piquet de grève qui a finalement duré jusqu’au mercredi 18 avril.
Ils se sont mis en grève parce que la direction de la Capso voulait leur retirer cinq jours et demi de repos et augmenter le temps de travail quotidien, en prenant prétexte d’un rapport de la Cour des comptes. Selon elle, ils ne travailleraient pas assez dans l’année et cela serait illégal, rien que ça ! La maire d’Arques, Caroline Saudemont (membre de la famille Durand, les anciens actionnaires majoritaires de la cristallerie d’Arques), a même déclaré qu’il fallait « revenir sur les acquis qui ont amené à la gabegie ».
Ce mouvement de grève, une première à la Capso, a aussi été l’occasion pour les travailleurs d’exprimer leur colère. Et les raisons ne manquent pas : non-respect des règles d’hygiène et de sécurité ; généralisation des contrats précaires ; harcèlement par certains chefs ; prime de risque s’élevant à 12 euros par mois ; salaires qui ne dépassent pas les 1 500 euros, etc.
Lors de la grève des 17 et 18 avril, la direction a de nouveau cherché à casser la grève. Cette fois-ci, elle a loué les services d’une entreprise privée, avec des travailleurs sans équipements de sécurité. Elle a aussi accusé les travailleurs de mentir quand ils déclaraient qu’ils gagnaient moins de 1 200 euros par mois. Mais la fiche de paie remise à la presse ne ment pas, elle !
Face à cette direction de fiers-à-bras, les travailleurs ne se sont pas laissé démonter. Ils ont tenu leur piquet de grève deux jours de suite. Ils ont aussi diffusé un tract sur la zone industrielle de l’usine d’Arc International et au marché. Ils ont aussi été rejoints par des travailleuses du service petite enfance de la Capso. De ce fait, la crèche d’Éperlecques est restée fermée ces jours-là.
Finalement, face à la détermination des travailleurs et aux poubelles qui s’accumulaient sur les trottoirs, la direction a ravalé une partie de son arrogance.
Cette troisième journée de grève s’est soldée, pour le moment, par la limitation des attaques contre leurs conditions de travail : les travailleurs ne perdraient que deux jours de repos contre les cinq et demi que la direction voulait leur enlever.
Les travailleurs ont fait la démonstration qu’en faisant grève ils pouvaient faire reculer la direction. Depuis la reprise du travail, l’ambiance a changé grâce à la grève. Les chefs se font discrets pour le moment et les liens de solidarité se sont affirmés entre collègues.