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Leur société
Mondial : une victoire très exploitée
La fin de la finale du Mondial a vu des millions de personnes sortir dans les rues pour dire leur joie. Il y avait les passionnés de foot et ceux qui s’en moquent et, au-delà de la performance sportive, il y avait certainement l’enthousiasme communicatif de se retrouver si nombreux. Si nombreux, mais pour exprimer quoi ?
On comprend que des millions de personnes se soient passionnées pour le jeu, et du coup enthousiasmées pour la victoire de l’équipe qui paraissait les représenter. Mais le système médiatique et politique se charge de transformer cela en sentiment de fierté nationale, illustré par le drapeau tricolore porté par l’équipe de France. Et de là à le transformer en un sentiment d’unité nationale, il n’y a qu’un pas, que les divers dirigeants politiques essaient de leur faire franchir.
Bien sûr, ce sentiment de fierté est ressenti de façon différente suivant les personnes. Il y a un monde entre ceux qui sont d’extrême droite et voient dans chaque étranger un ennemi, et ceux qui, au contraire, ont apprécié de retrouver dans l’équipe toute la diversité de la population française. Mais l’idée qu’il existe une unité nationale, quelle que soit la manière dont elle est enrobée, est une tromperie.
C’est une tromperie qui consiste à faire croire qu’au sein du même pays tout le monde serait dans le même bateau. Comme le font les patrons lorsqu’ils prétendent que l’entreprise est une même famille, rangée derrière eux. Cela vise à masquer la lutte de classe entre exploités et exploiteurs et à soumettre les premiers aux intérêts des seconds, au nom d’un prétendu intérêt national qui est en réalité l’intérêt des capitalistes.
La réaction spontanée de millions de personnes a été en fait bien orchestrée et préparée. D’abord par le Mondial lui-même. Des footballeurs de toute la planète se retrouvent tous les quatre ans pour se mesurer : cela pourrait être une démonstration d’universalisme, mais cela devient une occasion d’exalter le nationalisme de chacun des pays. Car c’est toute l’idéologie de la société capitaliste qui est pétrie de nationalisme. Tous les politiciens au service de la bourgeoisie s’en font les champions. Derrière l’allégeance à la patrie, il y a leur allégeance à la classe dominante qu’ils servent. Et, à chaque occasion de ferveur patriotique, tous ces défenseurs du capitalisme sont toujours les premiers à se réjouir.
Il n’y a que le mouvement ouvrier communiste révolutionnaire qui a lutté contre les préjugés nationalistes en affirmant depuis bien longtemps que les prolétaires n’ont pas de patrie et que l’émancipation des travailleurs passe par leur union, quelles que soient leur origine et leur nationalité, contre leurs exploiteurs. Le drapeau de la révolution sociale n’est celui d’aucun pays, c’est le drapeau rouge, et son hymne est l’Internationale.