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Leur société
Loyers : entre pénurie provoquée et hausse annoncée
La fin de leur encadrement a entraîné une hausse importante des loyers, surtout à Paris. Cet encadrement, qui n’était pas toujours respecté et qui de toute façon n’empêchait pas vraiment les propriétaires d’augmenter les loyers, ne concernait que Paris et Lille, avant d’être annulé par des tribunaux administratifs fin 2017, ce que la cour d’appel a récemment confirmé.
Le gouvernement a annoncé une nouvelle loi remettant en place un plafonnement, mais dans un cadre très restrictif. Il dépendrait de la bonne volonté des élus locaux, et ce uniquement dans des villes où la situation est particulièrement difficile.
Les propriétaires qui investissent dans le logement veulent que cela leur rapporte un maximum. Certains choisissent ainsi de garder des logements vides plutôt que de les louer à un prix qu’ils jugent trop bas. Quand, pour la même raison, des propriétaires préfèrent cette fois vendre plutôt que de louer, cela accroît aussi bien sûr la pénurie de logements locatifs. Même résultat quand, dans les grandes villes, ils retirent du marché des logements corrects, pour multiplier leurs gains en les louant au prix fort à une clientèle de passage avec Airbnb ou d’autres.
Alors, les loyers de centre-ville explosent, et ils tirent vers le haut ceux de la périphérie et même ceux de banlieue. Et, de proche en proche, les familles populaires doivent partir toujours plus loin des centres où elles n’ont pas les moyens de se loger.
Déjà en 1872, Engels affirmait : « La crise du logement n’est pas un hasard, c’est une institution nécessaire ; elle ne peut être éliminée […] que si l’ordre social tout entier dont elle découle est transformé de fond en comble. » La conclusion est toujours valable aujourd’hui.