Kohler est cousin du PDG fondateur de MSC, deuxième armateur mondial de porte-conteneurs et quatrième pour les croisières de loisirs. Il a même été directeur financier de sa filiale MSC Croisières quelques mois avant l’élection de Macron. Or sa vie de haut fonctionnaire a souvent croisé celle de MSC.

De 2010 à 2012, il a été membre du conseil d’administration des chantiers navals STX de Saint-Nazaire et au conseil de surveillance de Grand port maritime du Havre, comme représentant de l’État.

L’État possède alors 33 % des parts de STX, tandis que MSC en est, de très loin, le client principal. Entre 2012 et 2016, il est au cabinet du ministre de l’Économie Pierre Moscovici, puis à celui d’Emmanuel Macron. À cette époque, MSC connaît des difficultés pour financer une énorme commande aux Chantiers de l’Atlantique, et l’État lui accorde des avantages financiers.

MSC est aussi un client très important du port du Havre, où il dispose de deux terminaux

Les dernières révélations de Mediapart montrent que, contrairement à ce qu’il a assuré, Kohler a participé aux débats concernant MSC au conseil de surveillance du port du Havre et a voté au moins une décision impliquant de l’argent public en sa faveur.

Kohler étant très proche de Macron de par ses fonctions, l’opposition ne manque pas de s’agiter, en prétendant défendre la république et la probité de l’État bafouées.

Bien hypocritement. La grande bourgeoisie surveille comme le lait sur le feu les décisions gouvernementales la concernant. Les exemples abondent de politiciens et de hauts fonctionnaires faisant des allers et retours entre le privé et le public, jamais loin des intérêts de leurs mandants. La fonction de l’État est de servir le capital. Alors, pour les gens comme Kohler, le sens de l’État, appris à l’ENA ou ailleurs, et le sens de la famille, tété avec le biberon de sa nurse, ne font qu’un.