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- Lutte ouvrière n°2619
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Dans les entreprises
SNCF : Pepy en guerre contre les cheminots
Dans une interview au journal Les Échos, le PDG de la SNCF Guillaume Pepy a annoncé un plan massif de suppressions de postes, entre 14 000 et 21 000 d’ici à 2026, ainsi qu’une « remise à plat de l’organisation du travail au niveau local ».
Par le passé, les travailleurs de la SNCF avaient en effet arraché localement des concessions lors de mobilisations ponctuelles. Par exemple, sur la région de Lyon, les conducteurs et les contrôleurs ne pouvaient travailler plus de cinq jours de suite. Sur certains trains « sensibles », les contrôleurs devaient systématiquement intervenir à deux. Aujourd’hui, la SNCF remet en cause ces accords locaux afin d’augmenter la charge de travail et de gagner en souplesse, au détriment de la vie personnelle des cheminots.
La direction veut ainsi imposer aux conducteurs de trains la possibilité de travailler six jours de suite. Les jours de repos seraient davantage à disposition du patron, qui veut ainsi gagner en productivité. Chez les contrôleurs, cette dénonciation des accords locaux a eu lieu en mai dernier et déjà les conditions de travail se sont beaucoup dégradées. Les plannings sont de plus en plus chargés. La fatigue et le nombre d’arrêts maladie ont fortement augmenté.
Ces attaques ne sont pas seulement locales : les conducteurs de la région Paris-Nord ou des Pays de la Loire ont reçu les mêmes menaces. Les récents propos de Pepy démontrent qu’il s’agit d’une attaque générale, programmée à l’échelle du pays. Elle s’inscrit dans l’offensive de la bourgeoisie contre toute la classe ouvrière. Pour augmenter sa rentabilité et ses profits à venir, la direction de la SNCF s’attaque aux conditions d’existence de dizaines de milliers de cheminots.
Pepy et les patrons se croient en position de force, après la grève du printemps qui n’a pas réussi à empêcher le vote de la réforme du ferroviaire. Mais la colère s’accumule, les liens tissés pendant la grève demeurent, et les cheminots n’ont pas dit leur dernier mot.