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- Lutte ouvrière n°2619
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Editorial
Travailleurs, chômeurs et retraités ont toutes les raisons de protester !
Après avoir fait la morale à un jeune chômeur il y a plusieurs semaines, Macron n’en finit pas d’étaler sa morgue. Interpellé lors d’un déplacement, il y a quelques jours, par une retraitée évoquant le faible niveau de sa pension, il lui a répondu : « La seule chose qu’on n’a pas le droit de faire, c’est se plaindre. »
Macron, à l’image du patronat dont il sert les intérêts, rêve de voir les travailleurs se laisser exploiter, licencier et pressurer en silence. Eh bien, raison de plus pour lui montrer à chaque occasion que les travailleurs n’acceptent pas sa politique et entendent bien s’y opposer !
Les retraités qui protestent contre la baisse de leurs revenus ont raison ! Aspirer à vivre à l’abri du besoin après une vie de travail, c’est tout de même la moindre des choses.
Il y a de quoi être écœuré que Macron ose en appeler à la solidarité des retraités pour justifier les mesures qui les frappent, comme l’augmentation de la CSG et le gel des pensions. Macron s’attaque aux retraités pour les mêmes raisons qui l’amènent à vouloir réduire les droits des chômeurs, à diminuer toutes les dépenses de l’État en faveur des services publics utiles à la population, comme la santé, l’éducation, le logement… Toutes ces économies, qui touchent en premier lieu les classes populaires, servent à financer les cadeaux fiscaux accordés au grand patronat et à une minorité de riches privilégiés.
Après avoir « réformé » le Code du travail, c’est-à-dire réduit les droits des travailleurs, Macron a confirmé sa volonté de réformer les retraites. Là encore, il faut s’attendre à de nouvelles attaques et à une régression pour de nombreuses catégories de travailleurs.
Macron prétend vouloir mettre en place un système plus juste. Mais, tant que les travailleurs se voient prélever une partie du salaire pour payer leur retraite, il n’y a aucune justice ! Les retraites devraient être intégralement financées par les patrons, qui s’approprient les richesses créées par les travailleurs. Voilà le seul système qui serait juste. Mais cette justice-là, celle des travailleurs, il faudra l’imposer !
Avec son mépris, Macron met le doigt sur ce qui doit nous servir de leçon. Pour faire reculer ceux qui nous exploitent et nous dirigent, il faut nous faire craindre. Nous en avons la force collective. La classe ouvrière n’a pas à accepter de voir ses conditions d’existence sacrifiées pour permettre à une minorité de possédants de s’enrichir.
Les manifestations qui ont eu lieu le 9 octobre ont permis à des dizaines de milliers de travailleurs de protester contre les attaques gouvernementales et patronales.
Mais, pour modifier le rapport de force en faveur des travailleurs, des journées d’action, même réussies, ne suffiront pas. Des luttes déterminées de grande ampleur, de véritables explosions sociales au caractère imprévisible seront nécessaires. Mais il faut être conscient qu’il n’y a aucune amélioration à espérer pour les travailleurs, ni pour la majorité de la population, tant que l’emprise du grand capital sur l’économie n’aura pas été brisée et tant que le pouvoir de la bourgeoisie n’aura pas été renversé.
Alors que son système économique s’enfonce dans la crise, la classe capitaliste ne peut espérer augmenter ses profits qu’en aggravant l’exploitation, le chômage et la précarité. C’est pour répondre à la rapacité de cette minorité de profiteurs que les gouvernements, quel que soit le parti au pouvoir, mènent une véritable guerre sociale aux travailleurs.
Se débarrasser de la domination de cette classe de bourgeois parasites, qui conduit la société vers la catastrophe d’une crise économique plus grave encore que celle dans laquelle elle s’enfonce, est une nécessité pour toute l’humanité.
La classe ouvrière est la seule à pouvoir mener cette transformation sociale jusqu’au bout, jusqu’à la destruction totale du capitalisme. Les travailleurs sont à la base de tout. Dans tous les secteurs d’activité, ils font tout fonctionner et sont à l’origine des richesses qu’une minorité accapare aujourd’hui.
Ce rôle social indispensable leur donne la capacité de réorganiser totalement l’économie, de façon à satisfaire les besoins du plus grand nombre.
Mais, pour pouvoir mettre en œuvre la force immense dont ils disposent, les travailleurs auront besoin de s’organiser en se fixant consciemment l’objectif de prendre les commandes de la société.
Éditorial des bulletins d’entreprise du 9 octobre 2018