Hauts-fourneaux de Florange : la fin de la mise sous “cocon”28/11/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/11/P14_blocage_florange_arcelormittal_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hauts-fourneaux de Florange : la fin de la mise sous “cocon”

Jusqu’au 30 novembre, les hauts-fourneaux d’ArcelorMittal à Florange sont, selon les termes de l’accord intervenu en 2012 entre le gouvernement Hollande et le groupe ArcelorMittal, mis sous cocon. Cette mise en sommeil provisoire des hauts-fourneaux était une manière hypocrite de les arrêter et de mettre fin à la filière liquide de fabrication d’acier dans la vallée de la Fensch.

Illustration - la fin de la mise sous “cocon”

L’acier est donc maintenant importé depuis d’autres usines du groupe, en particulier Dunkerque. Vendredi 23 novembre, à l’appel de la CGT, quelques centaines de militants ont manifesté à Florange pour réclamer le redémarrage de la filière liquide. Les manifestants voulaient peser sur le gouvernement et sur Mittal pour que cette filière soit relancée dans la vallée de la Fensch – éventuellement par la construction d’une aciérie électrique.

Pas grand monde ne croit au redémarrage des hauts-fourneaux, qui étaient voués à la fermeture avant même le rachat d’Arcelor par Mittal. Il faudrait les refaire et cela coûterait des centaines de millions d’euros. Or les capitalistes n’investissent pas, ils spéculent, usent les installations et les travailleurs jusqu’à la corde.

Mittal ne décidera donc que ce qui est le plus profitable pour ses intérêts. Le gouvernement Macron, tout comme celui de Hollande en 2012, est au service de Mittal et lui accordera peut-être même de nouvelles aides si d’aventure se créait une aciérie électrique. Il faut dire que, à force de ne plus investir, la production ne suit plus dès que la demande repart même un petit peu.

Depuis 2012, des centaines d’intérimaires, de sous-traitants ont perdu leur travail et les emplois libérés par le départ en retraite des anciens, ou les mutations au Luxembourg, n’ont pas permis à des jeunes de trouver un emploi mais ont fait grossir les chiffres du chômage et le nombre de travailleurs frontaliers obligés de chercher du travail au Luxembourg tout proche.

Quelle que soit la décision industrielle qui sera prise par Mittal, pour que tout le monde ait un emploi, au lieu de se faire balader de promesses en faux espoirs, il faudra se donner les moyens d’imposer au patronat la répartition du travail entre tous.

Et de l’argent pour l’emploi il y en a : selon la CGT, la part de la valeur ajoutée dans la sidérurgie allant aux actionnaires est passée de 5 % en 1985 à 25 % en 2015, donc multiplié par cinq. On sait au moins dans quelles poches aller prendre de quoi maintenir l’emploi et les salaires !

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