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Leur société
Livret A : la galette pour les banquiers
Une plantureuse galette de 3,6 milliards d’euros a été livrée aux banques par le gouvernement. Depuis fin 2017, en effet, le taux de rémunération du livret A, détenu par 55 millions de personnes, est bloqué à 0,75 %.
Sur les 360 milliards d’euros que leurs détenteurs y laissent, espérant se constituer une petite épargne, la différence entre l’inflation officiellement calculée (1,8 %) et le taux de rendement du livret a permis de leur voler 3,6 milliards. Celui qui a déposé 1 500 euros pendant l’année 2018 devrait récupérer au moins 27 euros pour ne pas perdre d’argent, mais ne se voit crédité que de 11,25 euros de rendement, si l’on peut dire.
Perdus pour ceux à qui l’État avait promis un taux au moins égal à l’inflation, en particulier les très nombreux détenteurs d’encours inférieurs à 150 euros, ces milliards ne le sont pas pour tout le monde. Montrant, de manière plus directe encore que ses prédécesseurs, son mépris pour les classes populaires qui y mettent leurs économies, le gouvernement a décidé de satisfaire les banques et au premier chef la Caisse des dépôts qui gère près de deux tiers des sommes. Sous prétexte de favoriser l’investissement dans le logement social, et donc de garantir aux bailleurs sociaux de pouvoir emprunter à faible taux, le gouvernement, qui a décidé du gel du livret A pour deux ans, fait une fois encore les poches des plus pauvres.
Il persiste et signe, car en 2020, le gel devrait être suivi d’un nouveau mode de calcul du taux, combinant savamment taux d’inflation et taux interbancaires à court terme. Un taux plancher sera fixé à 0,5 %, soit largement en deçà du taux d’inflation actuel.
Aux travailleurs, chômeurs et retraités qui auraient pu, malgré les attaques à feu nourri sur leur pouvoir d’achat, mettre un peu de côté, il restera au moins de quoi nourrir leur colère.