Valeo – Angers : grève avec le soutien des gilets jaunes30/01/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/01/P15_Valeo_Angers_janvier19_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Valeo – Angers : grève avec le soutien des gilets jaunes

L’usine Valeo d’Angers fabrique des projecteurs pour l’automobile. Elle regroupe 1 315 salariés, dont un peu plus de 800 à la production, en trois équipes plus une équipe de week-end.

Illustration - grève avec le soutien des gilets jaunes

Sans les primes d’équipe, de nuit ou de week-end, le salaire de base serait à peine au-dessus du smic. Or Valeo est une entreprise florissante, qui distribue des dividendes plus que confortables à ses actionnaires.

En décembre, suite à la demande du gouvernement en réaction au mouvement des gilets jaunes, la direction a décidé de distribuer une prime : 250 euros pour les ouvriers de production, 500 pour les cadres. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Mardi 15 janvier, les équipes du week-end et de la nuit ont débrayé à une très large majorité, à la suite de quoi des assemblées générales se sont tenues dans toutes les équipes. La CGT et FO ont alors appelé à faire grève toute la journée le lundi 28 janvier.

Plusieurs dizaines de gilets jaunes étaient venus à deux reprises distribuer un tract dans la zone industrielle où est installé Valeo. Les réactions des travailleurs de l’entreprise avaient été très chaleureuses à leur égard et plusieurs d’entre eux sont venus à l’AG des gilets jaunes pour leur demander de venir les aider dans leur grève.

Dès le 27, l’équipe de week-end s’est mise en grève et a entraîné l’équipe de nuit. À partir de 5 heures du matin, plusieurs dizaines de gilets jaunes ont renforcé les grévistes rassemblés devant l’entrée. La grève a été suivie par la moitié du personnel de production. Aucun camion n’est entré ni sorti de l’entreprise ce jour-là et la grève a fini par paralyser complètement la production de projecteurs, bloquant non seulement l’activité de l’usine d’Angers, mais aussi celle de l’usine de Blois qui travaille en flux tendu à partir des éléments fournis par Angers.

Les grévistes ont chaudement apprécié l’aide des gilets jaunes et les discussions ont été nombreuses sur la nécessité d’une grève générale. Beaucoup sont convaincus qu’il faut que les mouvements grévistes ne se limitent pas à une seule entreprise, qu’il faut chercher la généralisation avec les salariés des autres entreprises de la zone, voire de l’agglomération. D’ores et déjà, les syndicats appellent à recommencer le 5 février, à l’occasion de la journée de grève nationale appelée par la CGT.

Quant aux gilets jaunes, qui pour la plupart sont des salariés actifs ou retraités, ils sont de plus en plus convaincus que leur mouvement ne pourra gagner qu’avec l’entrée dans la lutte des travailleurs des grandes entreprises. Il apparaît de plus en plus nettement aux yeux de tous que, derrière le gouvernement de Macron, le véritable ennemi c’est le grand capital.

Au final, près d’une centaine de gilets jaunes sont venus soutenir activement les grévistes de Valeo. L’AG des gilets jaunes qui devait se tenir le soir même sous le parking du magasin Carrefour Saint-Serge s’est tenue devant l’usine Valeo. L’une des actions décidées lors de cette réunion, c’est de recommencer le 5 février, pour soutenir à nouveau les grévistes de Valeo, mais aussi les travailleurs des autres entreprises qui pourraient se joindre à la grève ce jour-là.

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