Européennes : Macron fait dans le vert27/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/2643.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Européennes : Macron fait dans le vert

En ce printemps 2019, les arbres ne sont pas les seuls à se parer de vert. Les listes aux européennes subissent le même phénomène, et en particulier celle du parti gouvernemental, la République en marche.

Pascal Canfin, jusque-là directeur de l’organisation de protection de l’environnement WWF en France, y figurera en seconde position, juste derrière la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau. Il aurait même, dit-il, refusé la première place. Les macroniens récupèrent avec lui un transfuge des Verts, dont il fut député européen de 2009 à 2014. Son mandat fut alors entrecoupé d’un passage de deux ans au gouvernement sous François Hollande comme ministre délégué au Développement. Et derrière lui les dirigeants de LREM disent présenter une liste très verte.

L’écologie, ou en tout cas la lutte contre la destruction de la nature, mobilise aujourd’hui des millions de personnes de par le monde, comme l’ont montré les récentes marches pour le climat. Cet aspect des méfaits du système capitaliste indigne la jeunesse, inquiète à juste titre d’avoir à vivre demain sur une planète dénaturée. Mais dans le monde des politiciens, le vert est avant tout une tenue de camouflage, qu’essayent d’endosser ceux qui savent bien que la politique qu’ils mènent compromet leur crédit auprès des électeurs. C’est pour jouer ce rôle que Macron était allé chercher Nicolas Hulot dont il fit un ministre, avant que celui-ci ne démissionne. Et il voudrait aujourd’hui renouveler cette opération à l’occasion des élections européennes.

Le débauchage de quelques personnalités estampillées écologistes ne risque cependant pas de faire oublier la politique antiouvrière de Macron, qui lui vaut une hostilité résolue dans le monde du travail. Quant à l’écologie, il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que, dans ce domaine comme dans les autres, il se moque éperdument de l’intérêt général. La transition écologique lui a servi à justifier la hausse des taxes sur les carburants qui a déclenché le mouvement des gilets jaunes.

Face aux grands trusts il a fait preuve au contraire de la plus grande servilité, accordant à Total un permis de forer en Guyane ou repoussant à 2025 l’interdiction de la fabrication du glyphosate, le principe actif cancérigène du pesticide Roundup produit par Monsanto. C’est ce que Nicolas Hulot appelait, en démissionnant après avoir avalé toutes les couleuvres, « la présence des lobbies dans les cercles du pouvoir », formule diplomatique que l’on peut traduire en disant que Macron n’a rien à refuser au grand capital.

Cela reste une évidence, même recouvert d’une couche de peinture verte supplémentaire.

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