Siaap – Île-de-France : grève pour les salaires22/05/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/05/2651.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Siaap – Île-de-France : grève pour les salaires

Plusieurs centaines de travailleurs sur les 1 700 du Siaap, le syndicat d’assainissement des eaux regroupant principalement Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, se sont mis en grève pour les salaires lundi 20 mai au matin à l’appel de la CGT, de FO et de l’UNSA.

Particularité du Siaap, il est présidé par un élu du Parti communiste, d’ailleurs en 29e position sur la liste PCF aux Européennes, et son directeur général vient de la CGT. Mais cela ne change pas grand-chose aux relations direction-travailleurs en interne.

Le mécontentement couvait depuis un moment. Fonctionnaires territoriaux, hormis environ 5 % de contractuels, les travailleurs ont leur point d’indice gelé depuis des années. Primes et indemnités, qui dépendent de leur direction, représentent plusieurs centaines d’euros en plus du salaire de base. Alors ils se battent pour la revalorisation de leur régime indemnitaire, inchangé depuis 2004.

En décembre-janvier derniers, les ouvriers en 3x8 d’Achères ont mené un mouvement déterminé, qui a obtenu 150 euros de prime de nuit mensuelle. Début mai 2019, une soixantaine de travailleurs des laboratoires ont aussi fait grève plusieurs jours.

La grève a bien démarré un peu partout, à Achères, Colombes, Clichy, Charenton, Noisy, Triel... Le directeur général avait dit le vendredi précédent, pour la décourager : « Il n’y aura aucune ouverture de négociations quels que soient les moyens employés ». Cela a eu plutôt l’effet inverse.

Tout le monde a en mémoire la grève de 2011, qui a duré huit jours avant que la direction ne craque, accordant une prime de pénibilité et une enveloppe de 770 000 euros. Cette fois, sur les piquets, des militants syndicaux évaluent à 400 euros supplémentaires par mois ce qu’il faut obtenir. Certains réclament aussi 1 000 euros de prime « Macron gilets jaunes ».

À Triel, plus du tiers des 85 travailleurs sont en grève. À Achères, 120 étaient présents à l’assemblée de lancement, et près de 25 % en grève, plus le lendemain. Deux piquets contrôlent les entrées, dont l’un jour et nuit. Achères est la plus grosse station d’épuration d’Europe, deuxième au monde derrière Chicago. Elle assure 70 % de l’assainissement des eaux de l’Île-de-France. 800 travailleurs y tournent en six équipes jour et nuit toute l’année. C’est un site Seveso, qui doit proportionner le travail effectué au nombre de travailleurs présents pour assurer la sécurité du processus chimique d’assainissement.

Une grève très suivie pourrait obliger le Siaap à rejeter en Seine des eaux non traitées et à devoir payer des pénalités.

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