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Dans les entreprises
Auchan – Villetaneuse : non aux licenciements !
Depuis jeudi 11 juillet, une vingtaine de salariés d’Auchan à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis, débraient une heure tous les matins. Ce site fait partie des 21 supermarchés et hypermarchés dont la famille Mulliez compte se séparer.
Cette famille, 5e fortune de France en 2018, aurait perdu un milliard de chiffre d’affaires sur les 33 milliards qu’elle affiche gaillardement chaque année. Pour ces nantis, devenir la sixième fortune de France est insupportable, et condamner des centaines de salariés au chômage est la solution toute trouvée.
Non contente de jeter des salariés au chômage, la famille Mulliez compte le faire à moindre coût. Ce qui a mis en effet les salariés de Villetaneuse en colère est qu’une offre avait été faite par Leclerc. Ce dernier promettait de reprendre environ 170 salariés sur les 198 que compte la grande surface, en sacrifiant l’encadrement de l’entreprise. Mais la direction du groupe a refusé parce qu’elle craint qu’un Leclerc ne fasse de l’ombre à son supermarché Auchan situé à trois kilomètres de là, à Épinay-sur-Seine. Elle a donc préféré l’offre plus modeste de Lidl, qui s’engage à ne reprendre que 55 salariés du groupe, prévoyant pour les autres des primes de licenciement.
Les salariés savent d’ores et déjà qu’Auchan ne leur proposera aucun reclassement sur le groupe. Pour autant, la plupart ne veulent surtout pas être repris par Lidl. Les conditions de travail y sont très dures : les caissières deviennent à Lidl polyvalentes, elles doivent passer de la caisse à la mise en rayon, faire le ménage, vider les palettes. Certaines caissières désignées pour être reclassées chez Lidl sont à trois ans de la retraite. Alors, les salariés doivent avoir le droit de refuser d’être repris par Lidl sans pour autant être purement et simplement licenciés sans indemnités.
Ils sont soutenus par les consommateurs qui s’indignent à juste titre de la rapacité de la famille Mulliez et qui tiennent à conserver un supermarché. Un comité d’entreprise, censé sceller le PSE, était prévu le 17 juillet. En attendant, les salariés continuaient de débrayer chaque matin.