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Dans les entreprises
Ford Blanquefort : manifestation contre les licenciements
Samedi 21 septembre, à l’appel de la CGT Ford, de plusieurs syndicats d’entreprises de l’agglomération bordelaise et de partis, dont Lutte ouvrière, près de 500 manifestants ont protesté contre les licenciements en cours à l’usine Ford de Blanquefort. Le soir, un millier de personnes ont participé à un concert de soutien.
L’usine est maintenant fermée, la direction ayant même commencé à déménager les machines. Les ouvriers ont été renvoyés chez eux fin juillet, la direction anticipant les congés d’une semaine pour éviter toute réaction. Début septembre, ils ont commencé à recevoir leurs lettres de licenciement et, le 17 septembre, la cour d’appel de Bordeaux a confirmé la décision du tribunal de grande instance (TGI) de Bordeaux se déclarant incompétent pour décider de la légalité du motif économique mis en avant par le groupe Ford pour justifier la fermeture.
Autrement dit, la justice est incompétente dès qu’il s’agit de s’opposer au patronat. Le motif économique est pourtant cyniquement clair : il s’agit de sacrifier 900 travailleurs, deux ou trois mille en comptant les emplois induits, pour augmenter les bénéfices des actionnaires, en centralisant la production des boîtes de vitesses.
Du côté des politiques, les réactions ne sont pas moins cyniques. Le maire de Bordeaux a déclaré à la presse « n’avoir jamais cru à un repreneur sur ce site pour faire la même activité ». Il s’est pourtant bien gardé de ce genre de déclaration lorsque le ministre Le Maire voulait faire croire qu’en collaboration avec les syndicats de l’usine il allait trouver un repreneur. Aujourd’hui, élections municipales obligent, le maire de Bordeaux monte sa propre comédie en mettant en avant un projet de reconversion industrielle autour de la pile à hydrogène. Un discours des plus classiques après la fermeture d’une usine et qui ne trompe pas grand monde.
Samedi 21 septembre, comme à chacune des manifestations qui ont eu lieu depuis l’annonce de la fermeture, la présence de l’union départementale CGT était symbolique, celle-ci n’ayant relayé que du bout des lèvres l’appel à manifester. Elle était bien plus mobilisée lors de son congrès le 19 septembre pour avancer son propre projet de reconversion industrielle du site de Blanquefort, autour de la même pile à hydrogène ! Dans la guerre sociale que leur mène le patronat, les travailleurs devront pourtant compter bien plus sur leurs mobilisations et sur leurs luttes que sur des illusions successives telles que la reconversion du site, venant elle-même après la recherche d’un repreneur.