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Leur société
APL : une baisse programmée et inacceptable
Le ministre du Logement Julien Denormandie a commencé à détailler la réforme des Aides personnalisées au logement (APL) qui entrera en vigueur en 2020. Son objectif est clairement d’économiser 1,2 milliard d’euros sur le dos des allocataires.
Il s’agit de calculer les APL non plus sur les revenus perçus deux ans plus tôt, mais sur ceux des douze derniers mois. L’administration se servira des données du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu pour recalculer les droits aux APL tous les trimestres.
En réalité, ce changement n’est pas seulement technique.
Denormandie a beau présenter sa réforme comme une mesure de justice et de bon sens, il ne peut cacher qu’il s’agit de faire des économies aux dépens des 6,5 millions de foyers, dont 40 % vivent en dessous du seuil de pauvreté, qui touchent les APL. D’ailleurs il le reconnaît en prétendant : « On ne fait pas des économies pour se faire plaisir, on fait des économies parce que c’est important pour nous et pour les générations futures. » On se demande bien où passe le souci pour les générations futures quand le gouvernement auquel il appartient reverse des dizaines de milliards à fonds perdus au patronat ou qu’il dépense tant et plus en budget militaire.
Cette réforme intervient après la baisse générale de cinq euros par mois des APL, que Macron a imposée en 2017. En 2020, c’est 600 000 personnes qui n’auront plus droit à cette aide et 1,2 million qui la verront diminuer. Le gouvernement sait cela pertinemment. C’est pourquoi cette attaque, qui était programmée au printemps 2019, au moment où la contestation des gilets jaunes lui posait un problème, a été repoussée de mois en mois.
Cette baisse programmée des APL, comme bien d’autres mesures antiouvrières, mériterait qu’on la fasse remballer sans tarder à Macron et à son équipe.