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- Lutte ouvrière n°2679
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Tim – Dunkerque : fermeture scandaleuse
Mercredi 27 novembre, l’entreprise TIM, qui fabriquait des cabines d’engins de chantier à Quaëdrype près de Dunkerque, a été liquidée par le tribunal de commerce de Lille.
Les 304 derniers emplois sont supprimés, après une longue série de licenciements. C’était encore un des plus gros employeurs de cette région des Flandres. En 1982, l’entreprise avait été achetée par le groupe allemand Fritzmeier et elle a employé jusqu’à 900 personnes dans les années 2000. Mais les conséquences de la crise de 2008, le sous-investissement systématique des propriétaires successifs pour maximiser les profits, puis les pertes de commandes l’ont conduite à une liquidation judiciaire.
En juillet 2017, elle avait été reprise par un industriel américain, Fil Filipov, à la tête du groupe Atlas, une société d’engins de chantier. « TIM est sauvé » avaient claironné le président LR du conseil régional des Hauts de France, Xavier Bertrand, le député de droite et la presse locale. Filipov rachetait l’usine pour presque rien (100 000 euros) et recevait des avances d’Atlas, de Caterpillar, son principal client, et 3,5 millions de la région Hauts de France. L’usine comptait encore 446 travailleurs.
La moitié des 100 cadres ont été rapidement mis à la porte par Filipov. Puis des ouvriers ont été licenciés dans le cadre d’une rupture conventionnelle collective. En janvier 2018, l’entreprise n’avait plus que 290 salariés. Cependant, miracle, en novembre 2018, Filipov annonçait que l’usine avait gardé ses clients et redevenait rentable.
Aujourd’hui, un an plus tard, elle n’a plus d’argent et beaucoup de dettes. Parce que Caterpillar et d’autres grandes sociétés d’engins de travaux publics ont retiré leurs commandes ? Parce que Filipov, propriétaire du terrain, s’est servi de TIM et des aides reçues pour s’enrichir ? Toujours est-il que les travailleurs ne doivent recevoir que leur paie de novembre et une partie de celle de décembre.
Xavier Bertrand, lui, promet déjà que des aides financières de la région pourraient aller à de futurs repreneurs du site… Et le scandale aux dépens des travailleurs pourra continuer ?