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Crèche inter-entreprises – Ladoux : la couche est pleine
Lundi 16 décembre, le personnel de la crèche inter-entreprises Les Balladoux de la zone industrielle de Ladoux, près de Clermont-Ferrand, s’est mis majoritairement en grève. Il revendique des salaires qui permettent de ne pas être à découvert chaque mois de 300 à 500 euros.
Un barrage filtrant a été organisé sur la zone, dans la bonne humeur, créant un bel embouteillage. La plupart des autres salariés, dont ce personnel garde certains des enfants, le prenaient avec sympathie.
Les négociations annuelles obligatoires viennent d’avoir lieu et les représentants du conseil d’administration (CA) ont répondu non à toutes les revendications salariales. Les salariées n’étant pas d’accord, les déléguées ont refusé de signer.
La crèche étant gérée comme une association loi 1901, selon la convention collective de 1951, le CA s’appuie sur une décision de la FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne, privés, non lucratifs) de mars 2019 refusant l’augmentation du point. Il y a une dizaine d’années, le personnel était embauché un peu au-dessus du smic, mais la valeur du point des organismes FEHAP n’a pas augmenté depuis et les salaires ont rejoint tout juste le smic. Cela ne suffit pas pour vivre, surtout quand on est une femme seule pour élever ses enfants.
Les employées, qu’elles soient auxiliaires puéricultrices, diplômées d’État ou animatrices avec un CAP petite enfance, ne se voient reconnues ni pour leur travail, ni pour leur qualification. Elles exigent une augmentation de la valeur du point, une prime de repas de deux euros au lieu d’un par jour, une prime d’habillement de 100 euros au lieu de 50 par an, une prime Macron, comme celle de la crèche Michelin de l’usine des Carmes, au centre-ville, de l’ordre de 400 euros par an, et pas de subrogation en cas de maladie. En effet, quand elles sont malades, et cela arrive souvent dans les crèches où les petits véhiculent bien des microbes, elles perdent les trois jours de carence et ne récupèrent les jours de maladie par la Sécurité sociale que deux à trois semaines après la reprise, alors que le salaire manque !
Pourtant les entreprises qui bénéficient de leur travail sont notamment Michelin, la holding Titel et le groupe Ingérop. Ce ne sont pas comme le prétend la FEHAP « des établissements au financement défavorable ». Et ce sont leurs représentants, qui forment le conseil d’administration de la crèche, qui osent dire au personnel qu’il ne faut pas choisir ce travail pour le salaire, mais parce que c’est « un travail social » ou encore « un travail de nonne » !
Les employées de la crèche des Balladoux ont choisi la grève car elles en ont assez de ce mépris et des 1 200 euros net par mois au bout de dix ou quinze ans.