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Opéra en grève : chapeau les artistes !
Les danseurs, musiciens ainsi que les travailleurs de l’ombre qui font fonctionner l’Opéra de Paris sur ses deux sites, Garnier et Bastille, sont engagés depuis le 5 décembre dans la plus longue grève qu’ait connue cette institution culturelle vieille de 350 ans.
Tous les opéras et ballets, près de 70 représentations, ont été annulés depuis cette date. Mais, pour la quatrième fois, un spectacle a été joué gratuitement en plein air le 18 janvier, avec le concours de grévistes de la Comédie française, pour le plaisir des nombreux participants et sympathisants du mouvement contre la réforme des retraites.
La grève de l’Opéra de Paris révèle une véritable solidarité entre toutes les professions. Les techniciens et administratifs, qui forment la majorité des 1 880 salariés de l’Opéra de Paris, sans compter les travailleurs en CDD et les intermittents du spectacle, et qui travaillent en soirée et le week-end, ne veulent pas voir l’âge de leur départ à la retraite reculer.
Sur le devant de la scène, les danseurs, qui partent en retraite à 42 ans, ne sont pas les privilégiés que se plaisent à dénoncer des milieux bourgeois, qui aiment l’opéra mais calomnient ceux qui le jouent. En vérité, les danseurs doivent enchaîner sur une deuxième carrière, leur pension se situant autour de l’équivalent du smic. Ainsi, en cumulant retraite et travail, ils peuvent espérer maintenir leurs revenus de l’Opéra de Paris autour de 2 500 euros par mois.
La détermination des grévistes a arraché au gouvernement une première inflexion fin décembre. Il a été obligé de concéder le maintien des avantages acquis, mais il veut toujours appliquer sa réforme à ceux qui seront embauchés à l’Opéra à partir de 2022. Les grévistes ont refusé cette clause du grand-père qui créerait une division entre les anciens et les nouveaux embauchés. Leur lutte continue.