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- Lutte ouvrière n°2689
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Leur société
Lycée Victor-Duruy – Paris : une mobilisation réussie
Dès la rentrée, les épreuves communes de contrôle continu (E3C) – qui comptent pour 30 % dans le nouveau bac mis en place par la réforme Blanquer – avaient suscité l’hostilité des enseignants.
Les enseignants avaient manifesté leur refus de corriger ces examens en plus de leur travail habituel et sans compensation.
À l’approche des épreuves, le mécontentement a encore grandi du fait des sujets inadaptés, de l’impréparation générale et des dates de passage variables, qui ont fait que la plupart des sujets ont été accessibles aux élèves avant l’examen ! Les multiples discussions entre collègues ont conduit à décider d’une grève des surveillances, pour que les épreuves ne puissent tout simplement pas avoir lieu.
Ainsi, 77 % des professeurs convoqués s’étaient déclarés en grève, et donc 14 salles (sur 21) disaient se trouver sans surveillant.
Lundi 3 février, une bonne trentaine d’enseignants se sont retrouvés à 7 h 45 devant le lycée avec pancartes et banderoles. Deux d’entre eux, étant allés jeter un œil à l’intérieur du lycée, ont pu voir une douzaine de personnes, apparemment à la retraite, extérieures à l’établissement, réunies avec la direction, convoquées pour assurer la surveillance à leur place. Il fallut leur expliquer qu’il y avait grève et qu’assurer la surveillance revenait à jouer le rôle de briseurs de grève. L’une d’elles a alors signalé qu’elle n’avait pas été informée des raisons pour lesquelles on avait fait appel à ses services, puis a déclaré en substance : « Il n’est pas question pour moi de briser une grève. Je soutiens votre mouvement. Vous avez raison de vous battre là-dessus, et sur les retraites : quel avenir vont avoir nos enfants ! Je ne surveillerai pas. » Chaleureusement applaudie par les grévistes, elle a été suivie par d’autres retraités, ce qui a contraint le proviseur à annuler toutes les épreuves prévues pendant la semaine.
Une discussion avec les retraités convoqués a permis d’apprendre que le SIEC (le centre des examens) leur avait proposé de surveiller une épreuve de deux heures pour la somme de 78 euros. Le procédé n’est pas passé, et c’est un succès pour la grève.