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La société en crise
Ehpad : Un drame camouflé
Le gouvernement avait promis des chiffres sur la mortalité dans les Ehpad pour lundi 30 mars. Depuis jeudi, il publie un chiffre national, qui est monté à 2 189 dimanche 5 avril au soir. La réalité est probablement bien pire. Mêmes les éléments donnés sur le mode de calcul le montre : une grande partie des Ehpad n’auraient pas communiqué leurs chiffres. Au-delà de trois malades dans une même résidence, on ne fait plus de tests et donc on ne sait pas si on compte les morts supplémentaires.
La mairie de Paris admet que « le Samu ne vient plus prendre les malades dans les Ehpad ». Les personnes âgées ne sont pas seulement privées de réanimation, il est souvent impossible de leur fournir de l’oxygène qui pourrait éventuellement leur permettre de passer le cap de la maladie. Quand elles vont très mal, dans le meilleur des cas, les médecins coordinateurs sont réduits à utiliser des « kits de sédation » pour pratiquer des sédations profondes qui sont en fait souvent des euthanasies. Autrement les malades meurent asphyxiés comme s’ils se noyaient. Les drogues que l’ont peut utiliser dans ces situations sont les mêmes qui servent en réanimation et elles manquent maintenant cruellement. Le personnel fait tout ce qu’il peut, mais il vit un véritable cauchemar et risque la maladie à tout moment. Une infirmière d’Ehpad est décédée dans le Val-de-Marne.
Pour tout cela, ce gouvernement devra rendre des comptes bien plus sérieux que ceux qu’il donne actuellement.