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La société en crise
Hôtels Accor : générosité intéressée
Des hôpitaux de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) situés dans des arrondissements parisiens (Pitié-Salpêtrière, Bichat) et en banlieue proche (Colombes et Bobigny) et les collectivités territoriales ont lancé un dispositif pour héberger à l’hôtel, au volontariat et sous contrôle sanitaire, des personnes porteuses du coronavirus mais qui n’ont pas besoin d’être hospitalisées.
Cette mesure existe déjà dans d’autres pays, en Italie ou en Espagne et même dans certaines villes en France et depuis un certain temps déjà, des médecins en réclament la mise en place officielle. Il s’agit d’éviter la transmission du virus au cercle familial et la relance de la pandémie. Avec retard, le gouvernement s’y met.
L’hébergement se fera dans des hôtels du groupe Accor, le premier groupe hôtelier en France et le sixième mondial, qui a déjà fourni un hébergement d’urgence à des soignants, mais aussi à des sans-abri, à prix coûtant, 30 à 50 euros, facturés le plus souvent aux autorités. C’est le même prix que le PDG du groupe, Sébastien Bazin, a annoncé pour les chambres occupées dans le cadre du nouveau dispositif.
Interrogé sur France inter, il a reconnu qu’il ne savait pas qui paierait, mais il a bien insisté sur le fait que l’opération ne lui rapporte rien… mais ne lui coûte rien non plus. Il est vrai qu’elle exige un gros travail pour assurer les mesures de sécurité sanitaire. Mais en fait, elle l’aide aussi à maintenir ses hôtels en état de fonctionnement, dans l’attente du 1er juin, date à laquelle il compte ouvrir les réservations à des clients.
Voilà qui donne la mesure de la générosité du groupe Accor. En attendant, même à prix coûtant, Accor peut tenir, c’est le PDG qui le dit : « 2,5 milliards de trésorerie pour débuter l’année 2020, oui, ça suffit ». Comment donc !