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Dans les entreprises
Nokia : une étape à amplifier
Mercredi 8 juillet, à Paris, une manifestation a rassemblé plus de 1 000 salariés de Nokia entre Montparnasse et Invalides.
Depuis l’annonce du plan de licenciements – 1 233 suppressions d’emplois, soit un tiers de l’effectif de la filiale visée qui regroupe 80 % des effectifs en France – c’était le quatrième rassemblement, regroupant pour la première fois les deux sites concernés, Lannion dans les Côtes-d’Armor et Nozay dans l’Essonne.
De l’avis de tous, cette manifestation a été une réussite. Malgré le télétravail encore très largement pratiqué, malgré le début des vacances, malgré le peu d’habitude des ingénieurs, qui sont la très grande majorité de l’effectif, de protester de cette manière, beaucoup sont venus. Par exemple, le train affrété de Bretagne était bondé, avec près de 500 manifestants combatifs, avec banderoles, panneaux et musique.
Tous rejetaient évidemment le plan patronal : « La Covid m’a épargné.e, Nokia veut me tuer », « Jeunes embauchés, déjà virés »... Le sabordage de la Recherche et Développement dans une entreprise qui marche bien ne passait pas du tout. Il y avait aussi des pancartes, souvent syndicales, disant « Stop aux délocalisations », « Keep Nokia en France ». En effet, dans son plan, Nokia prévoit de licencier brutalement ici pour aller chercher au loin les plus bas salaires possible et la précarité la plus grande pour accroître ses profits. Un tiers des activités partent en Inde, un tiers en Pologne. Mais il y en a aussi qui partent au Canada, en Finlande, en Allemagne ou aux États-Unis. Il y a 20 ans, Alcatel, avant d’être racheté par Nokia, mutait ses activités de site en site pour dégraisser. Maintenant, Nokia a simplement changé d’échelle, et fait son nettoyage à l’échelle mondiale.
À la fin de la manifestation, des prises de parole des différents syndicalistes de Nokia se sont succédé, suivies du soutien de plusieurs députés. Mais, comme l’a rappelé notre camarade Jean-Pierre Mercier pour Lutte ouvrière : « Dans le bras de fer que vous engagez contre Nokia, vous ne pouvez compter que sur vos propres forces. Tous les soutiens sont les bienvenus, évidemment. Mais c’est votre mobilisation qui vous permettra de défendre vos emplois et vos salaires .»