- Accueil
- Lutte ouvrière n°2718
- Lycée Jean-Jaurès – Montreuil : le recteur chahuté
Leur société
Lycée Jean-Jaurès – Montreuil : le recteur chahuté
Au lycée Jean-Jaurès de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, la rentrée s’est caractérisée par des économies de bouts de chandelle et des promesses non tenues.
Des groupes de langues vivantes et de certaines options ont vu leurs effectifs gonfler soudainement. Certains groupes de langue, censés permettre la pratique de l’oral, compteraient ainsi jusqu’à 33 élèves, alors que la direction promettait encore l’an dernier de respecter le seuil maximal de 24. Par ailleurs, le personnel a pu constater en rentrant de congés qu’un escalier extérieur, situé en plein milieu de l’établissement, s’était tout bonnement effondré, heureusement en plein mois de juillet et sans faire de victimes ! Il faut dire qu’il avait été construit sans les armatures d’acier indispensables à un ouvrage en béton.
C’est dans ce contexte que le personnel, réuni la veille de l’accueil des élèves, a reçu la visite du recteur de l’académie. Celui-ci avait décidé de faire le tour des établissements dans lesquels la mobilisation du personnel et des élèves avait été la plus forte l’an dernier contre la réforme du baccalauréat, pour leur asséner sa petite leçon de morale.
Courageux mais pas téméraire, il a toutefois préféré ne se faire annoncer que deux heures avant sa venue. Malgré cela, il ne s’est vu accorder la parole qu’après que plusieurs enseignants lui ont rappelé les problèmes et les moyens nécessaires. Et il a par la suite été interrompu par de nombreux autres, pour le prier de rester dans le sujet.
Quand il a tenté de reprocher au personnel d’avoir fait grève l’an dernier, il s’est immédiatement fait reprendre et a dû abandonner ce terrain. Dans sa recherche d’une branche à laquelle s’accrocher, le recteur s’est défendu d’avoir critiqué les enseignants pendant le confinement, soulignant ainsi involontairement que la règle parmi les hauts cadres de l’Éducation nationale avait plutôt été la surenchère dans le dénigrement. Finalement, quand il a été clair qu’aucune réponse ne serait donnée aux problèmes matériels, l’assemblée a signalé au recteur que le personnel avait bien des choses à faire, et tous ont quitté la salle, le laissant seul.
Loin de démoraliser les salariés présents, la visite du recteur a plutôt été l’occasion de retrouver les habitudes d’action collective acquises lors des mouvements de grève l’an dernier.