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Dans le monde
États-Unis : feux de forêt et intérêts privés
Cet article est adapté d’un texte paru dans le bimensuel The Spark du 14 septembre, édité par le groupe trotskyste américain du même nom.
Des feux de forêt d’une ampleur inédite balayent toute la côte Ouest des États-Unis, provoquant un rideau de flammes et de fumées épaisses long de plus de 1 500 kilomètres. À ce jour ils ont entièrement dévasté 13 000 kilomètres carrés environ. Des bourgs entiers, des milliers de maisons et de locaux professionnels sont partis en fumée.
L’État de l’Oregon est très touché, avec 40 000 personnes déjà évacuées et un demi-million, un dixième des habitants de l’État, prêts à évacuer si nécessaire. Une trentaine de personnes ont déjà perdu la vie, mais bien plus sont portées disparues. Les autorités s’attendent à un lourd bilan humain.
Ces feux ne sont pas une surprise. N’en déplaise à Trump et aux compagnies pétrolières et milliardaires qui payent pour des campagnes de communication, assénant que le changement climatique est un mensonge, ce dernier allonge les périodes de sécheresse, aggravant les feux de forêt qui reviennent chaque automne dans cette région.
Or rien n’a été fait pour contraindre les entreprises à freiner les émissions de gaz carbonique responsables de l’effet de serre et du réchauffement climatique. Au contraire le gouvernement, qui est aux mains des banques et des grandes entreprises, les soutient, incapable d’agir dans l’intérêt général de la population.
Même les mesures de prévention n’ont pas été prises. Le Service des forêts ne finance pas de programme de débroussaillage systématique. Son budget sert habituellement bien plus à soutenir les grandes compagnies forestières privées qu’à réduire les risques d’incendie.
Bien que ces incendies soient saisonniers, les autorités, en Californie notamment, ne pratiquent pas de feux préventifs, afin de créer des zones sans végétation qui empêcheraient les flammes de se propager, comme elles le font actuellement quand les vents sont secs, chauds et violents.
La raison principale est de préserver les intérêts des promoteurs immobiliers qui construisent des maisons dans les zones boisées et n’ont jamais voulu que les fumées des feux contrôlés viennent régulièrement incommoder les clients potentiels. C’est pour les profits à court terme du marché immobilier que la végétation est laissée à l’abandon dans les sous-bois, constituant sur le long terme un danger bien plus grand.
Ces feux catastrophiques ne sont pas inhérents à l’activité humaine, pas plus qu’ils ne sont la conséquence d’une surpopulation, comme les présentent souvent les médias. Ils sont la conséquence de décisions prises, non pas en fonction des intérêts de la population, mais de ceux de la minorité capitaliste.