7 novembre 1917 : le pouvoir ouvrier en Russie04/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2727.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

7 novembre 1917 : le pouvoir ouvrier en Russie

Il y a 103 ans, dans la nuit du 25 au 26 octobre 1917, selon le calendrier alors en vigueur dans la Russie des tsars (7 au 8 novembre 1917), le comité militaire révolutionnaire, présidé par Léon Trotsky, donnait le coup d’envoi de la révolution d’Octobre. Le gouvernement de Kerenski était renversé.

L’action de cette nuit-là est aujourd’hui présentée par tous les adversaires de la révolution ouvrière et du communisme – ils sont nombreux – comme un coup d’État. Mais cette révolution était devenue possible, parce qu’en 1917 des millions d’hommes, de femmes, d’ouvriers, de paysans s’étaient mis en mouvement pendant des mois. L’existence d’un parti ouvrier révolutionnaire capable d’agir dans une telle situation ouvrait une voie à la révolution ouvrière, et même à la révolution mondiale.

À ceux qui ne veulent voir dans la révolution que « destruction, cruauté, désordre et chaos », Trotsky rétorquait en 1921 : « Il y a dans la révolution quelque chose de grand ; elle éveille à la vie des millions d’hommes dans les masses populaires arriérées, elle les arme pour de grands buts politiques, elle suscite en eux l’énergie en sommeil. Voilà pourquoi la révolution accomplit des miracles. »

La révolution russe, née du chaos de la Première Guerre mondiale, allait soulever les espoirs et l’enthousiasme des travailleurs dans le monde entier. Elle entraîna la rupture de millions d’ouvriers avec le réformisme des partis socialistes. Là où il n’y avait pas de syndicats ouvriers, elle les fit naître. Elle fit même basculer des organisations religieuses dans le camp de la révolution prolétarienne. Partout, elle accéléra la prise de conscience du fait que les travailleurs peuvent changer le monde, pas seulement dans leur propre pays mais dans le monde entier ; une prise de conscience d’autant plus aiguë qu’elle touchait des soldats qui désespéraient dans la boue des tranchées, ou des ouvrières qui n’en pouvaient plus de fabriquer cartouches et obus destinés à la guerre pour des salaires de famine.

Une telle révolution ouvrière menaçant les intérêts des bourgeois du monde entier ne pouvait que susciter des réactions d’hostilité. Elle eut donc droit de la part de ses adversaires, en plus des interventions militaires directes, à des torrents de boue, de mensonges et de falsifications, tant était grande, pour les profiteurs et les parasites qui les entourent, la crainte d’un monde sans exploitation ; une crainte et des mensonges qui n’ont pas cessé de s’exprimer depuis.

Le pouvoir ouvrier allait finalement être victime de la pression de l’impérialisme et de la bureaucratie stalinienne qui allait se développer en son sein. Les leçons de la révolution demeurent, sur la capacité de la classe ouvrière, si elle se mobilise contre ses oppresseurs, à en finir avec un système capitaliste chaque jour plus menaçant.

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