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Dans les entreprises
Nokia : contre des promesses, les salariés ne lâchent pas !
Vendredi 23 octobre, la direction de Nokia a annoncé une révision de son plan de suppression d’emplois. Sur les 1 233 suppressions de postes du PSE d’Alcatel-Lucent International, filiale de Nokia, annoncées en juin, 247 seraient annulées.
Il y aurait donc 162 annulations à Lannion, dans les Côtes-d’Armor, et 85 à Nozay, dans l’Essonne. Mais, même si Bruno Le Maire parle d’avancée significative, « qui semble confirmer la volonté de Nokia de privilégier en priorité la France pour ses activités de recherche et développement », le compte n’y est pas. La méfiance est unanime devant ce qui ressemble encore trop à de fausses promesses. Mais, surtout, il resterait encore 986 suppressions d’emplois, avec des licenciements programmés pour le printemps 2021.
La direction saupoudre quelques autres promesses. Elle parle ainsi de la création d’un centre d’excellence en cybersécurité dans les télécoms, avec 112 emplois, dont 97 à Lannion et 15 à Nozay. Au moment du rachat d’Alcatel, Nokia avait déjà promis une activité de ce genre, parmi d’autres, mais elle n’a jamais été mise en place. À l’époque c’était une promesse, jamais tenue, aujourd’hui, c’est juste un vague projet.
Tous les salariés mesurent d’ailleurs la valeur des promesses de Nokia, à commencer par les centaines de jeunes embauchés ces trois dernières années par des directeurs qui leur ont promis un avenir radieux dans les nouvelles technologies. Ils leur cachaient l’arrivée d’un plan dont ils connaissaient l’existence depuis 2018 pour l’avoir eux-mêmes préparé !
D’après la presse, cette annonce s’accompagnerait d’une nouvelle aide gouvernementale de 28 millions d’euros. Mais ce point est secret, comme d’ailleurs toutes les relations entre le gouvernement et Nokia. Ces millions s’ajoutent aux 280 millions d’euros identifiés par l’expert des syndicats, qui ont été versés, depuis le rachat d’Alcatel-Lucent par Nokia en 2015, principalement en crédit d’impôt recherche. Il faut encore ajouter que, le 20 octobre, Nokia annonçait avoir remporté un appel d’offres lancé par la Nasa pour installer la téléphonie mobile sur la Lune. Trois jours après, la firme confirmait 1 000 suppressions de postes !
Évidemment, l’annonce sur la révision du PSE a été regardée de près par les salariés, surtout à Lannion qui menaçait de fermer, car le plan initial prévoyait de diviser les effectifs par deux, soit 400 postes en moins, et c’est ce site qui regagne le plus d’emplois. La mobilisation de toute la ville, les manifestations, la forte journée de grève du 19 octobre ont de manière évidente joué.
À Nozay, les salariés ont déjà manifesté quatre fois depuis juillet, dont deux fois à Paris, chaque fois à plusieurs centaines. Il est maintenant prévu de se retrouver en assemblée générale tous les jeudis pour relancer la mobilisation. Malgré la dispersion due au télétravail quasi général, la direction n’en a pas fini avec eux.