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Leur société
Violences policières : l’État condamné
Mercredi 28 octobre, l’État a été condamné pour faute lourde à la suite de violences policières et de contrôles d’identité répétés et injustifiés.
Dix-sept jeunes, âgés de 12 à 18 ans au moment des faits, entre 2014 et 2016, portaient plainte contre onze policiers du 12e arrondissement de Paris. Le tribunal a condamné les policiers pour des gifles, des coups au visage et sur le corps, un étranglement. Les policiers conduisaient les jeunes au commissariat sans motif, pour contrôler leur identité, alors qu’ils la connaissaient parfaitement, après des contrôles répétés. Un jeune a été contrôlé pour avoir pris la fuite à la vue des policiers, ce que le tribunal a considéré comme une circonstance insuffisante pour soupçonner qu’il avait commis un délit.
Certains faits dénoncés par les jeunes, comme des propos racistes ou des violences, n’ont pas été retenus par le tribunal, sous prétexte qu’ils n’avaient pas de preuves. Le caractère discriminatoire de ces contrôles n’a pas non plus été retenu, bien que tous les plaignants soient des jeunes noirs ou arabes.
La difficulté de fournir les preuves des insultes racistes, prononcées sans autre témoin que les jeunes eux-mêmes, favorise sans doute ce genre de comportement des policiers, tellement fréquent qu’il n’étonnera personne dans les quartiers populaires.
Pour une fois, l’État a été condamné, le comportement violent des policiers a été mis sur la place publique, et c’est tant mieux, même si ce n’est qu’une affaire parmi toutes celles où la police peut agir en toute impunité.