Télétravail : rien à attendre des négociations25/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2730.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Télétravail : rien à attendre des négociations

Impulsées par le gouvernement qui voudrait bien que les employeurs augmentent de leur plein gré la part de télétravail pour réduire la diffusion du virus, des négociations se sont poursuivies entre les représentants patronaux et les syndicats de salariés pour encadrer le télétravail.

Après une énième séance mardi 24 novembre, le patronat a promis d’envoyer dans la soirée un texte définitif aux syndicats. Il n’y avait rien à en attendre.

Castex et Macron peuvent bien répéter que « le télétravail s’appliquera à 100 % jusqu’à la fin de l’année », la ministre du Travail Élisabeth Borne peut bien faire les gros yeux et répéter « le télétravail est la règle, pas une option », les patrons entendent faire ce qu’ils veulent. Et ils n’acceptent ni un recours massif au télétravail malgré la pandémie et le confinement imposé à toute la population, ni un accord qui leur imposerait des règles valables pour tous les salariés en matière d’accidents du travail, de contrôle à distance du télétravailleur, de remboursement des frais supplémentaires entraînés par le travail à la maison.

Des dizaines de milliers salariés, respectant les consignes gouvernementales et craignant de s’entasser dans les transports en commun, ont demandé à leurs chefs de passer en télétravail. Beaucoup se sont vu opposer une fin de non-recevoir. Quant à ceux qui ont basculé en télétravail, qu’ils aient été volontaires ou pas, ils doivent souvent remplir des statistiques fastidieuses pour justifier de leur activité, quand ils ne sont pas contrôlés par des logiciels espions ou d’autres formes de surveillance à distance.

Les syndicats réclamaient donc des garanties collectives pour protéger les salariés, avec la signature d’un accord national interprofessionnel (ANI) contraignant, qui se serait superposé aux multiples accords, souvent oraux, entre un salarié et sa hiérarchie. Ils voulaient que les postes éligibles au télétravail ne soient pas à la discrétion des patrons, mais définis par cet accord. Les patrons n’en ont cure, qui savent bien que le gouvernement ne leur imposera aucune mesure contraignante. En l’absence d’un rapport de force, les discussions ne pouvaient que tourner en rond.

Ce qui ne peut pas venir d’un texte négocié dans les salons feutrés, les travailleurs, qu’ils soient en présentiel ou en distanciel, pourront l’imposer en s’organisant et se défendant collectivement.

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