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Assurance chômage : une réforme différée mais toujours catastrophique
Lundi 25 janvier, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, a reçu les représentants des syndicats et du patronat pour discuter de la réforme de l’Assurance chômage. Elle leur a annoncé que l’application en serait repoussée au moins jusqu’au 1er avril, mais qu’il n’est pas question de l’annuler.
Cette réforme élaborée en 2019 est une attaque d’envergure contre les travailleurs, prévoyant l’allongement de la durée de cotisation pour bénéficier d’une indemnisation, et une modification du calcul de son montant désavantageuse pour les allocataires. Ce nouveau mode de calcul pénalise particulièrement ceux qui multiplient les petits boulots, les plus précaires, ces contrats de quelques mois à quelques jours, de plus en plus fréquents.
Depuis un an, la crise sanitaire et ses conséquences économiques ont poussé le gouvernement à geler l’application de ces décrets et à proposer quelques semblants de modifications : l’obligation de six mois de cotisation pour bénéficier du chômage pourrait revenir à quatre mois, mais seulement pour les jeunes de moins de 26 ans, la diminution des allocations pourrait intervenir au bout de huit mois, et non de six. Le Conseil d’État ayant annulé le nouveau calcul de l’allocation, le gouvernement fixerait un plancher à l’indemnisation, pour éviter qu’elle ne soit trop basse.
Élisabeth Borne souhaite, paraît-il, corriger la réforme dans « un sens plus social ». Mais l’objectif reste le même : réaliser au minimum 1 à 1,3 milliard d’économies par an. Et comme le patronat refuse toute augmentation de cotisation, cela se fera exclusivement en réduisant les droits des chômeurs.
Roux de Bézieux, président du Medef, demande que cette réforme s’adapte « aux conditions actuelles et futures de l’économie », aux conditions du grand patronat. Ce sera fait, en toute collaboration.
Les grands patrons préparent leurs plans de licenciements, l’État fixe les modalités de survie de ceux qu’ils jettent à la rue.