Dufour Yachts – Périgny : une semaine de grève pour la prime de quart10/02/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/02/P14-2_Dufour_grevistes-1_C_LO.jpeg.420x236_q85_box-0%2C117%2C800%2C567_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dufour Yachts – Périgny : une semaine de grève pour la prime de quart

À l’usine Dufour de Périgny, en Charente-Maritime, qui emploie 500 travailleurs, les conditions de travail se sont aggravées depuis le rachat par Fountaine-Pajot.

Illustration - une semaine de grève pour la prime de quart

En particulier le remplacement des chaînes dédiées à chaque modèle de bateau par une chaîne unique, sur laquelle les différents modèles sont montés en alternance, a d’autant plus compliqué le travail qu’il n’a été accompagné d’aucune formation.

L’augmentation de la production s’est faite en rentabilisant les installations déjà existantes, par la mise en place d’équipes en deux quarts de huit heures. Mais, contrairement aux usines de catamarans Fountaine-Pajot, aucune prime de quart n’était prévue, et quasiment pas de primes d’intéressement et de participation, pour des salaires de 1 350 euros net par mois. La colère a donc éclaté parmi les soixante travailleurs en 2 x 8 au Montage, et vingt d’entre eux sont partis en grève spontanément lundi 1er février, entraînant ensuite avec eux les syndicats de l’entreprise et vingt travailleurs non concernés, pour le moment, par les quarts.

Dès le lendemain, la direction lâchait une augmentation générale de 20 centimes de la prime de panier, et surtout, nouveauté, une prime de quart de 2 euros brut par jour pour les 150 travailleurs concernés, dès le mois de mars. C’est trop peu, et même inférieur à la prime de quart de 4,25 euros des usines de catamarans du groupe, déjà bien dérisoire lorsqu’on s’esquinte la santé. Mais voir la direction s’éponger le front à expliquer, contre toute évidence, qu’elle ne pouvait verser plus faisait sourire. C’est bien le mouvement spontané qui la contraignait à reculer.

La grève a continué au même nombre mercredi et jeudi. Et lundi 8 février, une dizaine d’ouvriers de Stratification, passés depuis plus longtemps en 2 x 8 et qui n’avaient pas fait grève, ont tenu à marquer le coup en débrayant à leur tour.

Le travail a maintenant repris, mais l’avertissement lancé au patron a fait du bien à tous et le climat a changé dans l’entreprise. La grève a soudé les travailleurs, concernés ou non par les quarts. La direction a embauché des intérimaires pour tenter, sans succès, de démoraliser les grévistes en essayant de rattraper le travail perdu. Mais tous les travailleurs ont goûté le plaisir de l’avoir obligée à embaucher du personnel. Tout cela comptera, alors que la direction a pour projet de faire monter la production, de 326 bateaux en 2020 à 450.

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