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Dans les entreprises
Stations de ski : les saisonniers payent le prix fort
Avec la fermeture des remontées mécaniques dans les stations de ski au-delà du 1er février, des milliers de travailleurs se retrouvent sans emploi.
Commis de cuisine, plongeurs, serveurs, personnel d’entretien dans les hôtels, vendeurs dans les magasins, animateurs… Des dizaines de milliers de travailleurs saisonniers travaillent chaque année dans les stations de ski. Rien que pour les trois départements des Alpes du nord, ils sont environ 90 000.
Avec l’annonce de la fermeture des remontées mécaniques, les restaurants d’altitude, hôtels, centres de vacances et magasins de location de matériel ont diminué ou annulé tout recrutement. Ceux qui comptaient se faire embaucher pour la saison d’hiver se retrouvent sans emploi. Et comme ils n’ont pas signé de contrat de travail, ils ne toucheront pas le chômage partiel.
45 % des travailleurs dits saisonniers (hors agriculture) n’ont pas d’autre emploi. Or, pendant la saison d’été 2020, nombre d’entre eux ont déjà été privés d’emploi pour les mêmes raisons. Ainsi, pour certains d’entre eux, les droits au chômage sont épuisés et les difficultés s’accumulent. C’est le recours à l’aide alimentaire, la débrouille pour se loger en se faisant héberger par des amis. Certains retournent dans leur région d’origine. Quant à ceux qui vivent à l’année dans des stations, ils cherchent à être embauchés dans d’autres secteurs et/ou dans les villes de la vallée.
Malgré des déclarations d’intention, le gouvernement ne fait rien pour eux. En novembre, Élisabeth Borne, la ministre du Travail avait encouragé les employeurs dans les stations à signer des contrats de travail même si l’ouverture des remontées mécaniques était hypothétique. Or, selon la CGT, 40 % des saisonniers ne toucheraient pas le chômage partiel, faute de contrat. Le 25 janvier, en déplacement dans les Hautes-Alpes, Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics et Joël Giraud, secrétaire d’État chargé de la Ruralité, ont assuré que l’État apporterait « une aide massive aux acteurs publics et privés de la montagne ». Mais, pour les travailleurs, aucune mesure concrète n’est mise en place. Depuis le début de la crise sanitaire et économique, le gouvernement fait la démonstration que, à terme, ce sont eux qui feront les frais de la crise.