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- Lutte ouvrière n°2753
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Dans les entreprises
PPG – Bezons : contre les licenciements, la grève s’installe
Depuis jeudi 29 avril, la majorité des salariés de PPG Bezons, ancienne usine du Joint Français, fabricant de mastics dans le Val-d’Oise, a déclenché une grève illimitée pour s’opposer à sa fermeture. Les grévistes refusent d’être licenciés par une multinationale riche à milliards, qui aurait largement de quoi maintenir les emplois.
La direction de PPG prévoit de transférer les production de Bezons sur deux sites en Angleterre et en Espagne. Là-bas, la direction pense pouvoir imposer une charge de travail bien plus grande aux travailleurs et ainsi gagner davantage, alors qu’elle condamne au chômage 208 personnes à Bezons.
Répartir le travail entre tous avec le maintien des salaires serait le minimum pour éviter le chômage car tout le monde a besoin d’un salaire et tout le monde doit pouvoir avoir un emploi C’est évidemment à l’opposé de la logique des actionnaires.
Empêcher la fermeture de l’usine, dans la situation actuelle, sera sans doute mission impossible. Mais ce n’est pas une raison pour accepter de se laisser jeter à la rue et condamner au chômage sans rien dire.
C’est pour beaucoup d’abord une question de principe, après avoir donné autant d’années de leur vie à cette entreprise. Tout le monde a aussi en tête de limiter le préjudice causé par la perte de son emploi, en revendiquant des mesures comme davantage de préretraites, des mesures de reconversion ou davantage d’indemnités.
La grève s’est installée. Les grévistes occupent l’entrée de l’usine sans avoir vraiment besoin de bloquer quoi que ce soit, car rien ne se produit à l’intérieur. Par contre, l’occupation de l’entrée s’organise. La mairie a fait livrer des barnums qui abritent frigo, friteuse et réserves de nourriture, de quoi tenir plusieurs jours. Un planning organise les roulements pour qu’il y ait toujours assez de monde sur place. Il fonctionne bien mieux que le planning de la direction, qui essaie de faire produire les quelques non-grévistes mais est obligée de changer les horaires à la dernière minute.
Pour l’instant, la mobilisation est 24 heures sur 24, week-end compris. L’occupation donne lieu à de nombreuses discussions, avec le plaisir de pouvoir ainsi redécouvrir ses collègues de travail. Chaque jour d’arrêt de la production est bien sûr vu comme un moyen de faire pression sur la direction. L’idée grandit aussi que ceux de PPG peuvent s’adresser aux autres travailleurs, tous inquiets du chômage.
Un tract a été rédigé dans ce sens, pour dire que ce qui arrive aujourd’hui aux travailleurs de PPG peut arriver à d’autres et que l’État ne fera rien. L’objectif est de le diffuser. Faire partager au plus grand nombre l’envie de résister à la logique aveugle du profit est aussi une façon de faire pression sur la direction.