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Leur société
RSA jeunes : mépris gouvernemental
La majorité et la droite à l’Assemblée nationale ont rejeté, jeudi 6 mai, l’idée d’un RSA jeunes . Cette proposition de loi, ouvrant le bénéfice du revenu de solidarité active à partir de 18 ans au lieu de 25, émanait du député LFI François Ruffin, et était soutenue par les socialistes et les communistes.
Les opposants à la création d’un RSA jeunes n’ont pas cherché à apporter de solution à la situation des jeunes, devenue dramatique avec la crise sanitaire. En effet beaucoup affluent dans les file d’attente des banques alimentaires et des cantines du Crous qui gère en particulier les restaurants universitaires pour bénéficier du repas à un euro. Les moins de 26 ans représentent la moitié de ceux qui sont venus aux Restos du cœur cet hiver. Les petits boulots, comme les extras dans la restauration, les emplois saisonniers dans les stations de vacances ou le baby-sitting, seules sources de revenu de nombreux étudiants boursiers ont disparu. Des stages rémunérés ou des postes en alternance ont été annulés avec les fermetures d’entreprises. Très peu de jeunes ont accès aux allocations chômage, et les moins de 25 ans n’ont pas le droit de toucher le RSA, sauf dans certains cas restrictifs.
Parmi ceux qui ont exprimé leur hostilité à un RSA jeunes , la ministre du Travail, Élisabeth Borne, a affirmé : « Nous avons mieux à proposer aux jeunes : la généralisation de la garantie jeunes à toutes celles et ceux qui en ont besoin .» Il s’agit d’une prime d’un montant maximum de 500 euros, accordée pour une durée de douze à dix-huit mois. Vraiment pas de quoi garantir un avenir à la jeunesse ! Autre opposant déclaré, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, s’est contenté de déclarer : « À 18 ans, ce qu’on veut, c’est un travail ». Mais son gouvernement ne crée aucun emploi, alors que dans les hôpitaux et dans les écoles il y aurait urgence à le faire. Il laisse en même temps toute liberté au patronat pour en supprimer à la pelle, tout en détruisant lui-même des emplois publics
Nombre d’opposants au projet de RSA jeunes ont osé déclarer qu’ils ne voulaient pas « encourager l’oisiveté », mais proposer un autre avenir à la jeunesse que de dépendre d’une aide sociale. Mais ils n’ont rien à proposer d’autre que ce genre de déclarations méprisantes, et leur politique se résume à laisser les jeunes se débrouiller comme ils peuvent pour survivre.
Pour avoir un autre avenir et imposer le droit à vivre d’un travail avec un salaire correct, les jeunes n’ont rien à attendre de ces politiciens au service d’une minorité de profiteurs.