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Leur société
Covid ou cancer, les profits des laboratoires d’abord
Dans le traitement du cancer du sein triple négatif métastatique, l’un des plus dangereux car, comme son nom l’indique, il diffuse très vite dans l’organisme, un nouveau médicament représente un réel espoir thérapeutique : le Trodelvy.
Sans pouvoir espérer les guérir de ce cancer, qui touche en priorité des femmes d’environ 40 ans, ce médicament permet de doubler leur espérance de vie, de 14 mois en moyenne sans le Trodelvy.
Mais, ce progrès, seules les malades américaines – du moins les plus riches car le traitement coûte près de 90 000 dollars – en bénéficient aujourd’hui : le laboratoire américain Gilead, qui fabrique le Trodelvy, ne le fabrique qu’aux USA, avec des capacités de production insuffisantes pour fournir le reste de la planète. En Europe, une usine en construction en Italie serait opérationnelle fin 2021… juste au moment où Gilead obtiendrait l’autorisation de mise sur le marché européen.
En attendant, Gilead annonce avoir, dans sa grande bonté, prélevé « quelques milliers de flacons sur la production américaine pour quelques dizaines de personnes en situation d’urgence ». Dans les faits, 78 femmes seront soignées en Europe, alors qu’en France seule, elles sont plus de 600 à souffrir de ce cancer.
Il est vrai que, vu le prix du traitement (plus de 8 700 euros), la production de masse et à bas prix n’est pas une priorité pour Gilead. Le laboratoire n’en a pas eu besoin pour annoncer un chiffre d’affaires 2020 de 30 milliards de dollars et un bénéfice de 5 milliards.