Les 16 et 17 juin, la ­quasi-totalité des 261 travailleurs en CDI du site étaient en grève pour obtenir de meilleures conditions de départ, ce que la direction refuse pour l’instant, alors qu’Unilever a fait plus 6 milliards d’euros de profits l’an passé.

Les grévistes, réunis à plus d’une centaine devant le site, ont interpellé le directeur. S’assurant de l’absence de journalistes, celui-ci leur a interdit de filmer les échanges. Visiblement la direction voudrait licencier sans bruit, mais c’est raté ! Les cris ont fusé : « Vous ne voulez pas être filmé ? Nous on ne veut pas être virés ! »

Devant la langue de bois patronale, la rancœur accumulée s’est exprimée, d’autant que les salariés ont appris ces dernières semaines qu’Unilever avait prévu dès 2019 de se débarrasser de l’usine. Une travailleuse témoignait des sacrifices consentis depuis deux ans, « tout ça en réalité pour payer mon licenciement ». Une autre, montrant ses coudes blessés, rappelait qu’elle avait accepté une double charge de travail. « Comment je vais retrouver du boulot dans cet état ? »

Tous ont ensuite décidé de planter là le directeur et de poursuivre la discussion autour d’un barbecue. Les grévistes veulent faire connaître leur situation et envisagent des actions pour faire connaître leur combat. Deux nouvelles journées de grève sont prévues les 22 et 23 juin.