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Dans les entreprises
Formation professionnelle : vol annoncé à grande échelle
Les salariés du privé avaient jusqu’au 30 juin pour transférer leurs heures de formation acquises dans les anciens systèmes en place afin d’en conserver le bénéfice.
Devant l’afflux sur son site, le ministère du Travail a décidé d’accorder un délai supplémentaire, sans donner de nouvelle date butoir.
Depuis 2015, l’État a mis en place un nouveau système de crédit de formation, le compteur personnel de formation (CPF). Cela concerne 10 millions de salariés, pour un montant de 12 milliards d’euros.
Pour conserver les droits acquis dans l’ancien système, appelés droits individuels à la formation (DIF), c’est à chaque salarié de faire la démarche. Il faut saisir ses anciens droits sur un site Internet, et fournir des justificatifs, par exemple certaines anciennes fiches de paie ou un certificat de l’employeur, cela pour des contrats qui peuvent dater de plusieurs années. Exiger de telles démarches est une façon d’exclure une partie des travailleurs, qui n’ont pas eu connaissance de la procédure à temps, ou n’ont pas obtenu les bons documents.
Les droits à la formation étaient déjà étriqués avant 2015. Avec le nouveau système, la formation reste dépendante de l’employeur. Pour qu’une demande de formation pendant le temps de travail soit acceptée, elle doit avoir été faite 60 à 120 jours à l’avance, et il faut encore l’accord de l’employeur. Cela limite l’accès de bien des travailleurs qui ont des contrats courts. De plus, les formations possibles dépendent de la branche de l’entreprise. En 2018, seulement 1,7 % des salariés du privé ont pu utiliser le CPF pour financer une formation.
En plus de toutes ces limites, des millions de salariés risquent aussi de se faire voler leurs anciens droits individuels à la formation. Voilà donc des droits bien encadrés et qui sont bien vite effacés.