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- Lutte ouvrière n°2762
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Dans les entreprises
Clinique Ramsay Villeurbanne : soignants en grève
Après une première journée de grève le 7 juin, les soignants de la clinique privée Ramsay, au sein du Médipôle de Villeurbanne, se mobilisent depuis le mercredi 23 juin, dans les services de réanimation, de chirurgie et au brancardage. La colère a explosé suite à l’annonce d’une prime PEPA (prime exceptionnelle de pouvoir d’achat) ridicule de 250 euros.
Alors que Ramsay engrange des profits, un tel montant a été ressenti comme une provocation. Ce qui renforce le mécontentement, c’est que depuis des années les paies ont beaucoup diminué, avec la fin des primes et avec des salaires bloqués. Ils peuvent être inférieurs de 400 à 600 euros par mois par rapport à d’autres cliniques du groupe. D’autant que pour venir travailler, les salariés doivent s’acquitter d’un droit de passage de vingt euros par mois pour accéder au parking.
Les conditions de travail sont aussi source de colère. Le manque de personnel oblige à revenir sur les repos, les semaines pouvant alors aller jusqu’à 48 heures. Les remplacements au pied levé sont fréquents et les salariés en ont assez d’être déplacés comme des pions. Ces conditions déplorables font qu’il y a un énorme turn-over, obligeant les anciens à former en permanence les nouveaux qui se succèdent.
Le mouvement entraîne tout le monde et se manifeste par la grève totale pour les uns et des débrayages pour d’autres. Beaucoup d’opérations sont annulées, car la direction préfère fermer des services plutôt que de céder aux grévistes qui demandent une prime PEPA de 1 500 euros, l’intégration d’une autre prime dans le salaire et le paiement des jours de grève. Pour l’instant, les patrons n’ont proposé qu’un chèque cadeau de 70 euros et la gratuité du parking jusqu’au 5 juillet, une nouvelle aumône qui a au contraire encouragé les grévistes à continuer.
La direction, plutôt que de payer les jours de grève, préférerait faire un don à une œuvre de charité. Question de principe dit-elle. Des principes qui ne l’empêchent pas de récupérer l’argent de la « garantie de financement » liée au covid, une compensation financière payée par l’État pour les opérations annulées durant l’épidémie. Cette garantie est équivalente au chiffre d’affaires de l’année précédente. Aujourd’hui, la direction de Ramsay l’utilise pour résister aux grévistes, car même si des opérations sont annulées, elle sait qu’elle empochera l’argent de la garantie de financement.
Le 1er juillet, un pique-nique a permis un rassemblement devant l’hôpital. De nombreux usagers et des travailleurs des autres services et entreprises du Médipôle ont marqué leur soutien. Le combat continue.