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- Lutte ouvrière n°2767
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Dans les entreprises
SNCF – Gare du Nord : obligations et flicage passent mal
Depuis l’annonce par Macron du passe sanitaire obligatoire pour les salariés et les voyageurs des trains longue distance, le sujet est de toutes les discussions à la Gare du Nord, à Paris.
Depuis le 9 août, les voyageurs ne disposant pas d’un passe sanitaire ne peuvent plus prendre les transports, tels que les TGV et les trains Intercités, ainsi que les cars et les avions. À partir du 30 août, cela s’appliquera aussi à tous les salariés qui travaillent à bord des trains concernés : conducteurs, contrôleurs, accompagnants, baristas, agents de nettoyage et agents de sûreté ferroviaire.
La direction SNCF a fait entrer le passe sanitaire dans les aptitudes professionnelles des contrôleurs et des agents de la sûreté ferroviaire. Ses dernières communications menacent de mise en congé ou de reclassement les travailleurs sans passe sanitaire. Alors que les premières annonces datent de la mi-juillet, de nombreux travailleurs sont sommés d’obtenir un cycle de vaccination complet en plein mois d’août, sous peine de perdre une partie de leur paie, voire leur poste de travail.
Dans les entreprises prestataires qui travaillent à bord des trains ou en gare, une partie des salariés risquent le licenciement. Leurs employeurs se sont trouvés confortés par la ministre du Travail, Élisabeth Borne, qui a insisté récemment sur le droit des patrons de licencier pour ce motif.
Ce sont aussi les charges de travail qui vont augmenter, avec le contrôle des passes sanitaires des voyageurs. Une partie des cheminots de grandes lignes et de leurs syndicats ont exprimé leur refus de le faire. La direction, qui rencontre bien des réticences et ne compte pas embaucher pour les contrôles de passes sanitaires, a fait appel à des prestataires et aux cadres qui voudraient bien faire des heures supplémentaires comme « Volontaire de l’Information ».
L’attaque du gouvernement, sous prétexte de lutte contre le virus, passe mal auprès de tous ces travailleurs qui n’ont jamais cessé de travailler, confinement ou pas. Beaucoup se sentent solidaires des manifestations du samedi contre le passe sanitaire. Mais, pour ouvrir des perspectives à leur colère, il faudra qu’ils mettent en avant leurs intérêts de travailleurs.