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Leur société
Rentrée scolaire : la “normalité” selon Blanquer
Blanquer, le ministre de l’Éducation, dans un message le 26 août, a promis une rentrée améliorée, qu’il s’agisse des effectifs ou des rémunérations.
Du côté des rémunérations, en fait d’augmentation de salaire, il s’agit d’une prime mensuelle versée à partir de février 2022 : 57 euros net pour les enseignants ayant un ou deux ans d’ancienneté, 29 euros jusqu’à 22 ans d’ancienneté, et rien pour les 40 % restants. Quant à atteindre les 2 000 euros net mensuels évoqués par le ministre comme la rémunération minimum, ce sera après 2022, « si nous restons au pouvoir ». Pour les autres catégories, pas un mot sur les salaires, à part une promesse de progression automatique des rémunérations, tous les trois ans, aux salariés qui accompagnent des élèves en situation de handicap (AESH), toujours en contrat précaire et sous-payés.
Du côté des effectifs, c’est pire : le gouvernement a déjà prévu des créations de postes dans le primaire, en en supprimant quasiment autant dans le secondaire. Il a annoncé le recrutement de 700 assistants d’éducation (AED), mais un certain nombre ont jeté l’éponge, alors qu’ils étaient volontaires avant les vacances, selon certains conseillers d’éducation de collège ou lycée. Il faut dire que la précarité, la paye insuffisante et les conditions de travail sont dissuasives, d’autant plus que maintenant, à la surveillance des études et de la cantine, au contrôle du respect des mesures sanitaires, s’ajouterait celui des flux d’élèves vers les éventuels centres de vaccination dans ou à côté des établissements.
Le flou des mesures sanitaires annoncées récemment par Blanquer a inquiété les parents et les enseignants ; le manque de personnel, enseignant ou non, s’annonce très préoccupant. Le ministre de l’Éducation espère tout de même « la rentrée la plus normale possible ».
Normale ? Oui, en un sens, avec une pénurie de personnel et des crédits insuffisants, comme d’habitude ; mais peut-être aussi avec des réactions contre une politique qui détourne l’argent public vers les poches du grand patronat.