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Hôpitaux : pendant la pandémie, les fermetures de lits continuent
Après avoir prétendu que les suppressions de lits étaient gelées pendant la pandémie, le ministère de la Santé lui-même est obligé de reconnaître que le nombre d’hôpitaux comme les capacités d’accueil du système de santé ont continué à diminuer.
D’après une étude du ministère, en 2020, le nombre de lits d’hospitalisation complète a diminué de 1,5 %, soit 5 700 de moins sur l’ensemble du pays. Ces milliers de suppressions sont loin d’être compensées par la création de 1 300 places consacrées aux hospitalisations de moins d’une journée.
En psychiatrie, où le manque de moyens est criant, les capacités d’accueil ont diminué en 2020 de 680 lits. Au total, plus de 5 000 places d’hospitalisation complète ont disparu dans ce secteur depuis 2003, tandis que seulement 3 100 places d’hospitalisation partielle étaient créées, qui ne permettent pas au malade d’être pris en charge pendant la nuit. Ces reculs se traduisent par une importance croissante du secteur privé en psychiatrie : celui-ci représente désormais un quart des capacités d’accueil.
D’après le ministère de la Santé, certaines fermetures de lits seraient temporaires, suite aux affectations d’urgence en réanimation et en soins critiques et à la transformation de chambres doubles en chambres simples, pour limiter les contaminations Covid. Mais qui peut garantir que ces lits seront rouverts, surtout avec les milliers de soignants suspendus ?
Depuis des décennies les gouvernements, quelle que soit leur étiquette, réalisent des économies au détriment du système de santé. En sept ans, près de 80 hôpitaux publics ont fermé. Depuis 2003, 80 000 lits d’hospitalisation complète ont été supprimés, tandis que seulement 30 000 places d’hospitalisation de moins d’une journée étaient créées.
Pendant la crise sanitaire, on a pu voir les conséquences dramatiques de cette politique qui se poursuit aujourd’hui, témoignant d’une totale irresponsabilité vis-à-vis de la santé publique.