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Leur société
Affaire Benalla : la police amnistiée
Alexandre Benalla, l’ex-directeur de la sécurité d’Émmanuel Macron, vient d’être condamné à trois ans de prison, dont un ferme qu’il ne passera d’ailleurs pas en prison. Il est accusé d’avoir molesté un couple de manifestants le 1er mai 2018, de s’être affiché armé dans un selfie et d’avoir utilisé indûment des passeports diplomatiques.
Le complice de Benalla, ancien formateur à la gendarmerie présent au moment des faits, écope de son côté de deux ans de prison avec sursis. La juge est allée au-delà des réquisitions du parquet, qui demandait 18 mois avec sursis. Mais ce qu’elle condamne avant tout n’est pas la violence de ses actes, mais les méthodes de barbouze de Benalla. Elle lui reproche en fait d’avoir utilisé sa position de favori de l’Élysée et d’en avoir abusé.
En effet Alexandre Benalla, sous prétexte d’étudier les techniques de maintien de l’ordre de la police, s’était « amusé » à casser du manifestant. Il s’en était pris à un couple pacifique à coups de matraque et, pour se justifier a posteriori, avait prétendu que ces derniers étaient des black-blocs. Seulement, ses agissements ont été filmés. Sûr de ses appuis, protégé par l’Élysée, il a caché ses armes avant une perquisition de son domicile et a multiplié les mensonges. Il a fini par être lâché par ses protecteurs, et par le premier d’entre eux, Emmanuel Macron.
Mais ce que lui est surtout reproché est d’avoir « jeté l’opprobre sur la fonction de policier ». Pourtant, ce 1er Mai, Benalla a agi comme de nombreux policiers qui, dans cette manifestation comme souvent, s’en sont pris violemment aux manifestants, black-blocs ou pas. Accompagné par un commissaire, Benalla n’a jamais été freiné dans son élan. Bien au contraire, la hiérarchie policière a tout fait pour le couvrir, et est allée jusqu’à lui fournir une vidéo montrant un manifestant violent afin de le disculper.
Ce commissaire, ainsi que celui qui l’avait invité à cette opération de police, n’ont été condamnés qu’à trois mois avec sursis et à une amende, et ce uniquement parce qu’ils avaient invité Benalla en espérant un retour d’ascenseur du protégé de l’Élysée. La police et ses violences ne sont pas en cause, pour la juge, pas plus que le patron de Benalla, Émmanuel Macron, qui n’a bien sûr jamais été inquiété.