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Leur société
Sophie Pétronin : les chiens sont lâchés
Sophie Pétronin, l’ex-otage humanitaire détenue pendant quatre ans au Mali avant d’être libérée en octobre 2020, est retournée dans ce pays, où elle vit depuis vingt-cinq ans avec sa fille adoptive. Dès sa libération, elle avait d’ailleurs annoncé son intention de retourner au Mali, où elle dit être chez elle.
Aussitôt, des voix se sont élevées pour dénoncer « l’irresponsabilité » d’une telle démarche. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, y est allé de son indignation, demandant « du respect pour nos soldats » : « Lorsque nous avons des ressortissants qui sont pris en otage à l’étranger, ce sont nos militaires qui vont les secourir au péril de leur vie », a-t-il déclaré le 3 novembre. Il a été rejoint par Bruno Retailleau, des Républicains : « C’est une trahison. […] Plus un soldat français ne doit mettre sa vie en jeu pour la sauver. »
Sauf que, dans le cas de Sophie Pétronin, il n’y a eu aucune intervention militaire, mais des négociations secrètes ayant abouti à un échange entre 200 prisonniers détenus par l’armée française, loin d’être tous des djihadistes terroristes puisqu’il y avait aussi des paysans victimes de rafles, contre quatre otages détenus au Mali, dont Sophie Pétronin.
En attaquant cette humanitaire de 76 ans, ce chœur indigné veut continuer à faire croire que l’armée française est au Mali dans un but qui serait lui aussi humanitaire, pour protéger les populations contre les djihadistes. Cette attaque en meute sert à dédouaner des troupes qui se conduisent en armée d’occupation et le gouvernement qui les envoie.