Probike – Chaponnay : “Nous ne sommes pas du bétail !”02/12/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/12/P15-1_Probike_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Probike – Chaponnay : “Nous ne sommes pas du bétail !”

Lundi 29 novembre, à Chaponnay, dans la banlieue de Lyon, une cinquantaine de salariés se sont mis en grève à l’entrepôt logistique de Probike, une entreprise de vente de vélos et pièces détachées sur Internet.

Illustration - “Nous ne sommes pas du bétail !”

Beaucoup travaillent depuis des années sur le site, et ils ont vu l’activité augmenter. Le chiffre d’affaires a été multiplié par dix en huit ans, avec déjà 157 millions en 2021. Pendant les confinements, les ouvriers ont dû continuer à venir travailler, sans protection, et n’ont eu aucune prime supplémentaire malgré les profits record.

Quand le directeur est venu annoncer aux salariés qu’il venait de vendre l’entrepôt au groupe Rhenus, « bâtiments et masse salariale compris », la colère a explosé : « C’est grâce à nous qu’ils ont fait tous ces bénéfices, et maintenant ils nous vendent avec les murs comme du bétail ! »

Les grévistes ont bravé le froid pour se retrouver sous les locaux de la direction au changement d’équipe, encouragés par leurs collègues intérimaires et les livreurs qui passaient en klaxonnant ou en levant le poing. L’ambiance était fière et chaleureuse contre le mépris patronal. « On aurait dû faire ça depuis longtemps ! », disait une gréviste.

À Probike, les salaires sont bas, mais les ouvriers sont fiers de leur travail. Certains sont des cyclistes avertis et connaisseurs des vélos et pièces qu’ils conditionnent. S’entendre dire du jour au lendemain « l’entrepôt va être reconverti pour la vente de matériel électrique mais ça ne change rien pour vous, vous gardez votre emploi », vraiment ça ne passe pas ! Ils savent qu’ils n’ont aucune confiance à accorder à la direction de Probike et se méfient de son accord avec Rhenus.

Quelles seront les conditions de reprise exactes, en terme d’horaires, de postes de travail ? Et surtout, les grévistes n’ont pas l’intention de laisser partir Probike sans qu’il lâche un peu de l’argent qu’il a accumulé en les exploitant. Mardi 30 novembre au matin, le patron accordait 1 000 euros, une somme si dérisoire que la grève a été reconduite une nouvelle fois pour exiger une vraie prime de « transfert » d’un montant qui ne soit pas une insulte.

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