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Leur société
Tentes lacérées : pitoyable Darmanin
L’hiver s’installe, les températures chutent et la politique de l’État contre les migrants ne change pas. Il s’agit, encore et toujours, de rendre la vie impossible aux réfugiés, femmes, hommes et enfants.
À Calais et dans sa région en particulier, des centaines de réfugiés sont bloqués faute de pouvoir rejoindre l’Angleterre. Les images montrant les tentes lacérées à coups de cutter lors des évacuations des campements de fortune à Calais ou encore à Grande-Synthe, le 16 novembre, ont rappelé cette réalité et soulevé l’indignation.
Le gouvernement a tenté de s’en disculper. Interrogé le 26 novembre, le ministre de la Justice, Dupond-Moretti, s’est ainsi exclamé : « Je ne pense pas qu’il y ait un ordre gouvernemental pour lacérer des tentes. » Trois jours plus tard, c’était au tour de Darmanin, son homologue de l’Intérieur. Contraint de reconnaître que cela se produisait bel et bien pendant les évacuations ordonnées par l’État et effectuées à grand renfort de CRS et de policiers, il a attribué les lacérations aux sociétés privées engagées pour jeter les tentes « mais en aucun cas pour les lacérer » et a assuré qu’il avait demandé que cesse cette détestable pratique. Qu’on se rassure donc, les gendarmes et les CRS évacuent les camps, l’État saisit les tentes, les fait jeter, mais ne tolérera plus qu’on les lacère !
Les associations qui aident les migrants dénoncent régulièrement les obstacles mis à la distribution des repas, le harcèlement subi par les migrants pour les empêcher d’installer leurs tentes, la confiscation de leurs affaires personnelles, etc. Tout cela est balayé d’un revers de main par Darmanin, qui affirme n’avoir interdit les distributions de nourriture qu’en centre-ville, au nom du bien-être des habitants et ose conclure que « la France a sa part d’humanité ».
Cette part d’humanité est là, mais c’est celle qui pousse des bénévoles à servir des repas malgré les tracasseries des autorités, des habitants à laisser des réfugiés faire une lessive ou recharger leur téléphone chez eux, des bénévoles du secours en mer à secourir les embarcations surchargées dans la Manche. Du côté de Darmanin, de son gouvernement et de sa police, c’est la barbarie qui l’emporte.