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Épidémie : le gouvernement veut des boucs émissaires
Vendredi 17 décembre, à la suite d’une réunion d’un Conseil de défense sanitaire, le Premier ministre Castex est intervenu à la télévision pour annoncer de nouvelles mesures censées répondre à la progression de plus en plus rapide de l’épidémie avec l’arrivée du variant Omicron.
La principale mesure consiste à transformer le passe sanitaire en passe vaccinal. Un projet de loi serait soumis au Parlement début janvier. Ainsi, pour avoir accès aux bars, restaurants, cinéma, musées et à tous les lieux qui nécessitent aujourd’hui de présenter un passe sanitaire, un test négatif ne suffira plus, ce qui réduira à presque rien la vie sociale de quelque cinq millions de personnes aujourd’hui non vaccinées.
Pour justifier ce durcissement, Castex a déclaré : « Nous assumons de faire peser la contrainte sur les non-vaccinés car les services de soins critiques et de réanimation de nos hôpitaux sont remplis, pour l’essentiel, de personnes non vaccinées. » Mais, si les hôpitaux sont ainsi débordés, c’est aussi et d’abord de la responsabilité du gouvernement ! En effet, en deux ans de crise sanitaire, il n’a mis en œuvre aucun plan de formation ni d’embauche dans les hôpitaux. C’est pourquoi il en est réduit à annoncer la hausse des tarifs des heures supplémentaires des soignants et n’envisage rien d’autre que de faire travailler encore davantage les mêmes soignants en sous-effectif.
La vaccination est en effet une arme efficace de lutte contre l’épidémie, mais le gouvernement l’utilise avant tout comme une arme politique, tentant de se dédouaner de ses responsabilités sur les non-vaccinés. Il poursuit ainsi une opération de diversion et de division, mise en œuvre depuis l’été. « Il n’est pas admissible que le refus de quelques millions de Français de se faire vacciner mette en risque la vie de tout un pays », a déclaré Castex, qui brandit même la menace d’un passe sanitaire obligatoire pour aller travailler. Mais ce qui est véritablement inadmissible, c’est cette politique du gouvernement consistant à dresser une partie de la population contre une autre plutôt que de dégager les moyens nécessaires pour permettre au système de santé de faire face à l’épidémie.